Les 24h de l'Isère - Tullins - 6-7 avril 2024

Deux de nos coureurs du 24h de l'Isère partagent avec nous leur expérience de cette course par le biais de récits passionnants qui nous démontrent clairement leur détermination et courage du début à la fin.  Reportage photo après les comptes-rendus. 

 

 

Compte-rendu de Seb Climent

 

Une seconde place très satisfaisante après l'échec "relatif" de ma première tentative sur ce format, il y a deux ans à Vallon Pont d'Arc où j'avais parcouru "seulement" 194 km (1ère place au scratch) en raison de vertiges qui m'avaient empêché de courir sur le dernier tiers de course. 

 

Cette année, j'avais à cœur de me rattraper et de réaliser une marque plus dans mes cordes. L'objectif bas était d'aller chercher les 200 km et l'objectif haut de parcourir 215 km, une distance qui me paraissait jouable, même sans assistance. C'est en compagnie de Stéphane Gallo et de Greg Baralier, mon binôme de choc, que je me présentais samedi sur la ligne de départ, après une installation catastrophique quelques minutes avant le coup d'envoi, où, hélas, je n'ai pas eu suffisamment de temps pour préparer mes ravitos, ce qui me pénalisera par la suite. 

 

Salutations à mon ami Jérôme Robert Charton sur la piste puis c'est le top départ. Dix coureurs se détachent dès le premier virage et, vu la chaleur annoncée, je reste calé à la seconde près sur l'allure souhaitée (5'45 au kilomètre). Je n'ai aucun doute sur le fait que je puisse remonter quelques coureurs partis trop vite sans forcer l'allure. Pour avoir observé les premiers concurrents des courses horaires auxquelles j'ai participé, à chaque fois ils partent trop vite et leur vitesse moyenne prend un sérieux éclat passés les 8h ou 10h de course. Simple constat. Le même scénario se répète à Tullins où après 6h de course - il fait environ 25° - les visages, marqués, trahissent la difficulté à supporter la chaleur malgré le vent. Tout le monde s'arrête pour se rafraîchir aux différents points d'eau, à l'aide de grandes bassines fournies par l'organisation. Je suis autour de la 6ème place. 

 

Les heures défilent et je maintiens une vitesse moyenne de 10 km/h malgré de nombreuses pauses pour remplir mes flasques etc. J'en profite pour remercier Pascal Pheulpin qui me remplira une série de gourdes en fin d'après-midi. 

 

A la nuit tombée j'ai encore très chaud et m'asperge régulièrement la tête. Je fais une pause de 10' pour changer de vêtements, de chaussures et soigner un début d'ampoules. Et pour bien manger avant que la nuit fasse son œuvre. C'est maintenant que la course commence, qu'il faut serrer les dents et maintenir une allure digne de ce nom. Le changement de chaussures me fait le plus grand bien et je vais retrouver un peu de dynamisme dans ma foulée. Je tourne alors en 5'45 au tour sur un circuit qui fait très exactement 1 km. Tout se passe pour le mieux jusqu'à 3 heures du matin où je connais un gros coup de mou. Je m'arrête à chaque tour pour manger des pâtes de fruit, des morceaux de pommes, des bonbons, demander du thé, je perds un temps fou alors que je devrais tourner sur le circuit et m'arrêter que pour pisser, mais rien n’y fait, c'est l'hypoglycémie tant redoutée. Ce passage à vide durera environ 2 heures et me coûtera probablement la victoire car à ce moment-là je suis deuxième et Jean Blancheteau, qui caracole en tête de course depuis un bout de temps, est lui aussi en perdition et se fait masser (problèmes musculaires et sévère déshydratation, tous deux étroitement liés). 

 

A aucun moment je n'ai souhaité revenir sur lui (je n'avais qu'un seul but : faire 215 km) et encore moins de cette manière. Vers 5h du matin je retrouve une très bonne cadence et cours de nouveau avec envie. Je me rapproche certes de Jean mais après ces deux dernières heures peu productives en kilomètres je commence à douter de ma capacité à atteindre mon objectif. Je fais des calculs dans ma tête et relance dès que je peux pour grignoter des précieuses secondes. Et je décide de m'arrêter moins souvent. 

 

Le jour se lève, nous entrons dans le money-time. Avec Jean nous nous encourageons à chaque fois qu'on se croise et faisons même course commune pour que lui batte le record de l'épreuve (ce n'était pas vraiment son but, c'est nous qui le poussions) et que moi j'atteigne la barre symbolique des 215 km. On se porte à tour de rôle, passons même des relais comme en vélo. Grâce à lui, à chaque passage sur la ligne, nous étions ovationnés par le public et j'en ai encore des frissons rien que d'y penser. Nous finirons ensemble et presque au sprint ces 24h avec pour chacun le sentiment du devoir accompli (226 km vs 222 km).

 

En ce qui concerne Jean, je ne doute pas une seconde qu'avec une meilleure gestion de course, et sans pépins physiques, il ira chercher les 240 voire 250 km à sa prochaine tentative. Il a de la marge, le garçon, et je ne préfère pas me retrouver dans un dernier tour du Dernier Homme Debout face à lui car à mon avis, en mode trail, sur un format de type 24h, il est imbattable.

 

Pour ma part, certainement que j'aurais pu faire mieux avec une assistance mais on ne le saura jamais. Avec des si et des mais...Une pensée pour Jérôme qui, à le voir trottiner avec ses chiennes aux premières lueurs du jour et m'encourager quelques heures à peine après avoir mis sagement le clignotant, en a encore sous le pied et je lui souhaite de tout cœur d'aller chercher sa qualification à Hossegor. On te suivra de près Jérôme. Ne lâche rien, t'es un battant et nous croyons en toi !

 

Mais comment ne pas remercier et féliciter mes deux acolytes qui ont connu eux aussi les montagnes russes au cours de ces 24h mais n'ont jamais baissé les bras. Greg n'était pas au mieux à la mi-course, son visage hagard portait les stigmates d'une insolation et pourtant il continuait à tourner, encore et encore, là où beaucoup d'autres auraient jeté l'éponge depuis bien longtemps. Si la performance kilométrique n'est pas à la hauteur de ses espérances et de son réel niveau, sa détermination force l'admiration.

 

Et que dire de Steph qui se décide à participer à cette course il y a tout juste un mois, autour de quelques pintes, alors qu'il est en pleine préparation ultra trail ? Qui la semaine dernière faisait encore des aller-retours à la Vigie en passant par le raidar ? Faire 176 km dans ces conditions laisse imaginer son potentiel s'il se préparait spécifiquement à cette course. Greg et Steph ont tous deux les 190 km voire les 200 bornes dans les guiboles. Mais auront-ils le culot de réessayer ? Pas sûr. Tellement de défis nous attendent encore avec dès l'an prochain, la Pierra Menta été, la Swisspeaks 360 ?

 

En attendant, moi dans 5 semaines j'ai mon deuxième objectif qui m'attend, L'ULTRARDECHE... Combien de kilomètres déjà ? 222 km !

 

Compte-rendu de Stéphane Gallo 

 

20.02.24 - 20h00: petites bières avec Sébastien Climent et Greg Baralier pour échanger sur quelques ultras que nous aimerions faire dans les années à venir... et voilà qu'ils me balancent qu'ils vont participer aux 24 heures de Tullins dans 6 semaines !!! Petit check sur l'agenda, délai de réflexion de 10s... Ok les gars je suis partant. Tourner en rond pendant 24 heures sur une boucle de 1 km ça me tente bien!

 

Ce sera mon 1er 24 heures. En plein milieu d'une préparation ultra trail, pas l'idéal, mais avec mes Home-Taf-Home j'ai pu borner un minimum. Pas de sorties longues sauf le 50 bornes pour le Trail du Ventoux... A voir combien de bornes je vais tenir avant de péter...

 

Je me dis qu'avec mon expérience sur l'UTLM et au mental, y'a moyen d'accrocher les 160 bornes même sans prépa spécifique....

 

Ne connaissant rien à la stratégie à adopter sur ce type d'épreuve, Seb me conseille le Cyrano 9/1 (alternance de 9' de course et 1' de marche). Je fais quelques tests et continue malgré tout mes sorties D+ à la Vigie et sur le tronçon WBW, pas le choix...

Pour le ravito perso, je vais partir sur la base d'une Backyard avec mes hamburgers, barres, sandwichs triangle, raviolis, chips, ... Au moins je sais que ça passe.

 

09 heures 00 le 06.04.2024 : me voilà au départ avec les 2 loustics. Même en réservant notre table de ravito perso sous le barnum la veille on a failli se la faire carotter! Du coup on s'installe à la va-vite sur un espace réduit, on sort les glacières, on étale tout sur la table, les sacs de fringues de rechange au sol... on maîtrise le système "à l'arrache" avec l'UTLM.

 

On laisse filer notre héros, Seb, qui respecte son plan à la lettre. Il nous a dit : " les gars laissez faire, les mecs partent trop vite ils vont exploser, laissez faire, tourner pendant la nuit et aller grappiller des bornes et des places au classement". Donc avec le Greg on tourne en 9/1 comme prévu avec des allures comprises entre 6'45 et 7'15 au kilo hormis les tours où on se ravitaille, on remplit les flasques et on vide la vessie. 55/99 au classement, agréablement surpris.

L'après-midi, le temps est au beau fixe, ça cogne même sévère !!! Un gars nous dit qu'on a du bol : le week-end dernier il neigeait et il faisait super froid.

 

On se force donc à bien s'hydrater, casquette, buff que l'on trempe dans les bassines d'eau... On est habitués à ces températures mais on ramasse sévère sans s'en apercevoir et le corps monte en température... J'ai même fini la course avec des cloques derrière les genoux dues aux coups de soleil...

 

Greg me laisse partir doucement mais on se croise régulièrement et on s'encourage à tenir bon. Seb continue son petit bonhomme de chemin et grappille des places tranquillement, il est 5ème.

 

De la 8ème heure à la 10ème heure de course (entre 17 heures et 19 heures) c'est l'enfer !!! Je laisse tomber le 9/1 pour marcher environ 1' chaque tour sur une petite portion qui monte légèrement... Le moral en prend un coup : il reste plus de la moitié de la course, plus de 12 heures, on a fait environ 65 kms !! Je commence à être sec, je vois mal comment je peux continuer à trottiner, à avancer alors que les muscles sont durs, que je n'arrive pas à avaler grand-chose et que la nuit arrive !!! Je m'accroche, je ne lâche rien, je me mets dans ma bulle et je pars au "combat".

 

Je savais que ça allait être dur notamment en raison du manque d'entraînement. Mais alors que le physique tient bien le coup, là mentalement c'est inhumain !! Sur un ultra trail, on peut se poser à la base de vie, on réduit l'allure dans les montées. Sur une Backyard, on peut se poser 5' sur une chaise et marcher tout en rentrant dans l'heure. Mais putain là si on veut borner, si on ne veut pas se faire décrocher au classement, il faut avancer coûte que coûte !!! Et le supplice ultime : à chaque tour, toutes les 8' pour moi environ, notre chaise nous nargue en nous susurrant "vient t'asseoir, repose toi, pose ton cul,...". J'en viens presque à préférer les coups de sifflet de Philippe!

 

Même si la boucle ne fait qu'1 km, je ne ressentirai aucune monotonie en raison de la variété du terrain et du circuit. C'est passé nickel.

 

10ème heure de course (19 heures), 81 kms, 25ème : pause au ravito 5' pour poser ses fesses. Tout le monde autour de moi souffre c'est le point rassurant. Nous ne sommes plus nombreux à réussir à trottiner sur de longues portions. Une grande partie marche et cela sera le cas jusqu'à la fin.... Respect car là mentalement il faut vraiment être costaud pour continuer à tourner !!

 

Jusqu'à la 15ème heure de course, je tourne en 7'30 - 7'45 au kilo, la "machine" est en route en mode robot. Pendant ce temps-là Seb est passé 2ème!

 

A partir de la 15ème heure, 120 kms, (on est dimanche), le mode robot se transforme en mode zombie : je décide maintenant d'alterner marche/course sur la boucle d'1 km avec 5 portions de marche pour pouvoir continuer à trottiner !!! Je me traîne en 8'45 - 9' au kilo mais j'avance... J'ai grappillé des places : 12ème et 3ème M2. Mon objectif désormais sera de tenir ce classement et c'est ce qui me fera avancer jusqu'au bout.

 

Au niveau alimentation ça fait quelques temps que c'est compliqué. Je me force à manger un bout de barre, un morceau de sandwich ou d'hamburger de temps en temps. Je tourne un peu à la poudre Maurten et ça me recharge. Les gorgées de Despé 0% de temps en temps rafraîchissent aussi. Chacun ses astuces.

 

04 heures du matin, 19 heures de course, 143 kms. Je dors debout, j'avance péniblement au mental en 9'30 - 10' au kilo toujours en alternant marche/course. Je bois une boisson énergisante, je m'asperge la figure d'eau pour me réveiller. Encore 3 heures et le jour va se lever !!!

 

22ème heure de course (7 heures), 160 kms, 13ème, plus que 2 heures de course !!! Il fait jour. Les bénévoles, supporters et assistants nous encouragent à chaque tour pour nous booster. Ça remotive, ça réveille !! Les 170 kms sont jouables mais il va falloir que j'accélère un peu. J'attends encore 30 minutes pour être sûr de pouvoir "accélérer" et pouvoir tenir la fin de course sans me cramer définitivement !

 

Il reste 1 heure 30 de course, c'est parti. Je ne marche que sur la petite portion montante et trottine en 7'45 pendant 5 tours.

 

Allez, il reste 50' de course, faut lâcher les chevaux maintenant. 170 kms de course... Putain je peux aller chercher les 175 kms !!! 

 

La dernière demi-heure j'envoie ce qui me reste et les 2 derniers tours je tourne en 10 km/h avec des pointes à 12. J'ai l'impression de voler, les 175 kms sont passés maintenant c'est que du bonus !

 

Coups de pistolet, la délivrance !!! Je pose ma puce au sol, c'est fini !!! Hasard, Greg se trouve quelques mètres derrière moi et Seb quelques mètres devant (mais pas le même nombre de tour !). Photo souvenir avec Greg, on rejoint Seb, on est fracassé mais on a tous la banane, le pied.

 

Finalement, ma "folle chevauchée" m'aura permis de finir 11ème/99 (pour 66 mètres d'avance) et 3ème M2. 177,113 kms alors que je pensais pouvoir atteindre péniblement les 170....

 

Quelle merveilleuse expérience !!! 24 heures c'est vraiment un format spécifique, ultra exigeant, quelle souffrance mentale !!! Mais quel pied d'avoir partagé ça avec les deux déglingos. Je retire que du positif de cette expérience et j'ai fait le plein de confiance pour les futurs projets et échéances.

 

Et comme sur l'UTLM, ça fait bizarre de croiser et tourner avec des hommes et femmes aux perf' complètement ahurissantes qui nous font rêver sur le net. 

 

Un mot sur la perf de Seb, 2ème avec 222,201 kms à 4 kms du vainqueur !!! Je te l'ai déjà dit, tu avais les jambes pour gagner... Tu m'as expliqué pourquoi tu n'as pas eu envie de donner le dernier coup de collier et cela est tout à ton honneur et montre à quel point tu es un grand champion... Et en plus il a conduit pendant 2 heures juste après la remise des récompenses pour nous ramener à la casa.

 

Greg toujours aussi costaud mentalement. Alors qu'il était dans le dur, il n'a rien lâché, s'est accroché et a continué à trottiner pour claquer 157,087 kms et finir 21ème !!!

 

Merci à Jérôme Robert Charton pour m'avoir encouragé sur les dernières boucles. Triste pour toi que tu ais dû mettre le clignotant aussi tôt mais finalement c'est pas plus mal pour Hossegor. Merci aux bénévoles qui ont assuré pendant plus de 24 heures et ont tenu un ravitaillement 5 étoiles. Enfin, respect à toutes celles et ceux qui participent à ce type de course, peu importe le nombre de kms parcourus en marchant ou en courant.... A chaque fin de course on dit plus jamais ça.... Mais pourquoi pas retenter l'expérience avec un entraînement spécifique pour dépasser les 180 kms... Cela ne sera en tout cas pas avant d'autres objectifs si j'ai la chance d'être tiré au sort pour certains et si j'ai les cojones pour m'inscrire à d'autres en compagnie de Seb et Greg bien évidemment.

 

 

L'Ultra Backyard de Monteux - 13 au 15 octobre 2023

Compte-rendu de Stéphane Gallo

Je me suis dit pas de CR de UTLMonteux/Ultra Tour du Lac de Monteux/Backyard Ultra cette année mais le sensei Christophe Spies me l'a demandé et puis l'organisation le mérite amplement.

 

L'aspect sportif:

Cette année la prépa spécifique a commencé fin juin après la récup de l'ultra du Saint-Jacques. Nouveau parcours = nouvelle stratégie mise en place avec le binôme d'aventure Sébastien Climent : on marche quand ça monte et on trottine quand c'est plat. Les reco' auront validé la chose, y'a plus qu'à mettre tout ça en pratique... Au dernier moment, Greg Run n'est pas des nôtres mais est remplacé par Bertrand Guinet le triathlète.

 

Pour faire simple, grosso modo pendant les 15 premières heures on a formé une team d'une dizaine de coureurs pour que le temps défile plus rapidement et pour que certain(e)s réussissent leurs objectifs. Merci à Kevin, Sylvana, Nicolas Lamotte, la team Zebulon et ceux que j'oublie. Ça m'a permis de passer un petit coup de mou pendant 3 tours. Bravo pour vos perf' c'est formidable : 100 bornard voir plus.

Après la 21ème boucle, Sébastien Climent et moi commençons notre course en mode duo.

 

Les 24 heures passent bien, pas de douleurs (sauf au genou droit depuis la 10ème boucle mais ça tient) ni de quadri comme des poteaux comme l'année dernière. Le fait de manger, ou d'essayer, chaque heure depuis le départ permet de pas avoir de baisse d'énergie (miam miam les hamburgers maison entre autres). On continue à enchaîner nos boucles en 53'-54'30 en mode automatique depuis la première heure. Du coup, le temps de pause est très limité, on doit l'optimiser au max.

 

L'année dernière je m'étais dispersé avec les visites même si elles font du bien. Cette année j'ai décidé de me mettre en mode "dans ma bulle" : casque anti-bruit sur les oreilles dès que j'arrive sur la base vie. Désolé pour les potes visiteurs qui ont fait l'effort de venir faire un coucou !!! Ce n'est pas contre vous, j'ai fait ma tête de con je sais, je m'en excuse ne le prenez pas mal... Le fait de vous voir, m'a fait du bien, même si je ne l'ai pas exprimé mais je devais rester focus. Cela m'a permis de fermer les yeux quelques instants à quasiment chaque boucle, même sans dormir cela fait énormément de bien.

 

Par contre, j'ai mal géré les échauffements aux pieds. Première ampoule et je règle le souci en freestyle. Depuis quelques heures, la chaleur attaque les organismes. On gère avec Seb à notre allure de sénateurs et on se dit que y'a moyen de faire un truc avec notre petit niveau de touriste en mode voiture balai à chaque boucle.

 

Ben oui je l'ai pas dit mais y'a du niveau !!! Une densité de fou, des coureur(e)s avec des pedigrees de malades : champion(ne) de France de 24h, champion de cela, record de ceci, et que je te claque des 230 bornes sur des 24 kms comme toi tu fais un semi... Mais on s'accroche avec le Seb et on sur régale de pouvoir courir avec des gars (ou filles) que l'on voit d'habitude sur le net. 

Nous sommes encore 17 avant la 30eme boucle. Ça n'a jamais dû se voir sur une Backyard !!! Les 30 heures sont justement là, record égalé!!! Le corps répond bien même si je suis obligé de relancer continuellement en mode course car en mode marche j'avance plus... Seb, malgré un petit coup de mou, est super bien depuis le début : il marche vite, trottine tranquillement, il en a sous le pied !

 

Pour moi, l'allure continue à ralentir, les échauffements s'intensifient mais j'ai la flemme (ou la peur) d'enlever mes chaussettes. 33ème je gère sur un fil pour ne pas me crever. Seb marche plus vite que moi donc il part un peu devant depuis quelques tours. 34ème, le soleil se couche, j'allume la frontale et je passe le demi-tour avec un des cadors (Jérôme, 45 tours l'année dernière). Il a eu un énorme coup de bambou au 20ème, proche de l'abandon mais s'est ressaisi, a vomi vers le 26ème mais est toujours là, il s'accroche. Respect champion. On fait le retour de la boucle ensemble pour rentrer dans les temps. 35ème, je sens que c'est la dernière. Jérôme repart mais fait demi-tour. Fait chier pour lui mais PUTAIN je suis dans le top 10!!! C'est con mais c'était impossible au début de la course vu le plateau... Un petit truc, mais quelle fierté à mon niveau. Je boucle ce tour en 56'46, en relançant constamment pour faire le plein de coca/St-Yorre avant d'attaquer la 36ème boucle. 

 

On est encore 10, pas d'abandon. Je marche mais c'est très très dur de courir. J'essaye sur 30 m et je me dis que ce sera chaud de faire la demi-boucle en moins de 30'. Top 10 c'est beau non? Du coup, le mental dit Stop, j'abandonne sur une boucle comme je me l'étais promis et je rentre à la base vie. DNF. Je voulais voir si je pouvais faire à nouveau 30h. Avec ce nouveau parcours, je me disais que c'était tendu. Je voulais voir le coucher du soleil. Je voulais faire 35h. Je voulais...

L'aspect convivial / familial:

Y'a tellement à dire... C'est une course à l'opposé d'énormément de courses à l'heure actuelle. D'ailleurs pourquoi parler de course ??? A aucun moment je n'étais dans un esprit de compétition. Le principe de l'aller-retour est génial, même certains cadors ont un petit mot d'encouragement au demi-tour. On retrouve les potes de l'édition précédente et des reco. On en découvre de nouveaux. On s'encourage, on se motive, on se charrie.

 

L'orga est au top, aux petits oignons pour chaque coureur que ce soit du vainqueur au coureur qui arrête en premier. Toujours un mot d'encouragement, une assistance, une attention, un geste.

 

Et que dire des bénévoles !! Toujours à crier, danser, chanter, encourager, nous motiver. Notamment deux bénévoles femmes qui je pense n'ont pas dormi pendant 30 h car je les ai toujours vues.

Merci aussi aux autres coureurs qui, après leur DNF, sont restés à la base vie, sur le parcours à nous encourager, nous motiver....

Et puis quelle chance incroyable de pouvoir prendre le départ et croiser les cadors. Seb et moi avons même pu en titiller quelques uns 😅.

Nous étions en plus sur l'édition où un nouveau record de France a été établi : 63 tours. Le champion tournait constamment en 42' et boucle son dernière tour en 39'. Une autre galaxie...

Ce record est mérité pour Philippe Vidal, Agnès Marco, Stephane Parnaudeau et les bénévoles !!! Vous avez créé un évènement de fou !!

Il faut le vivre pour se rendre compte de ça... D'ailleurs Thierry Jouffret tu t'inscris quand tu veux, M. le métronome. 😉

 

Superbe performance de Seb qui finit 8eme avec 38 boucles et a stoppé pour cause de douleurs à l'oreille et problème de frontale.

Y'a moyen d'optimiser un poil le ravito, de s'attacher à prendre soin des pieds (je me demande comment mes nombreuses ampoules n'ont pas explosé en course), et surtout de pousser encore le mental. Ces quelques petits réglages vont nous permettre de gratter quelques tours mon Seb. On pourra pas aller plus vite sur les boucles par contre, ça c'est sûr. Tu as les capacités pour aller beaucoup plus loin, faut que j'essaie de te suivre encore quelques boucles. Et puis on doit faire une Backyard à trois avec Greg.

 

Voilà pour ce CR que je voulais faire court. Récup avant de commencer tranquillement la prépa pour la chasse au running stones en juin 2024 si j'ai pas de bol au tirage au sort...

 

PS : mille mercis à mes amours pour leur soutien et leurs encouragements sur la course et au quotidien. Je vous aime.

 

24h de Vallon Pont d'Arc - 12 au 13 mai 2022

Compte-rendu de Sébastien Climent

Clap de fin des 24h aux 6 jours de France qui se sont achevés hier matin dans un cadre somptueux, à quelques mètres de l'Ardèche, à Vallon Pont d’Arc. La chaleur et un départ trop rapide ont eu hélas raison de moi et de mes ambitions kilométriques. 

Un passage à vide entre 13h et 17h, au bord de la syncope à cause de l'effort et de la chaleur tenace qui nous enserrait tout au long de la boucle, parsemée d’ombre mais dépourvue d'air, jusqu’à ce que le vent s’agite un peu et rafraîchisse l’atmosphère. J'ai pu alors profiter d'un regain d’énergie et reprendre un meilleur rythme en écourtant les phases de marche – toujours dans mes temps de passage pour réaliser environ 210 kms - jusqu’en milieu de nuit où j’ai commencé à ressentir les premiers effets des vertiges. Après deux ou trois tours à marcher (à tanguer plutôt mais pas pour les mêmes raisons que les autres participants), j’ai pris la décision de m’arrêter et de me reposer dans un transat. Sage décision mais qui me sera fatale par la suite. J’ai dû dormir à peine 20 minutes et pourtant quand je me suis réveillé, j’étais transi de froid. Mes muscles étaient tout contractés, deux blocs de béton que j’allais devoir me traîner jusqu’à l’arrivée, conséquence des heures passées à piocher dans le macadam. Je ne pouvais plus courir du tout, rien que de sortir de mon transat fut un moment épique, pathétique, heureusement captée par aucune caméra. 

Il était 4h30 du matin et mes espoirs de franchir la barre symbolique des 200 km s’évanouissaient définitivement. Sur le papier, certes, c’était encore jouable mais il aurait fallu pour cela que je tourne à un peu plus de 7 km/h de moyenne alors que mon allure maximale avoisinait les 4-5 km/h…

Très déçu et totalement impuissant à retourner la situation à mon avantage, je me suis consolé en papotant avec d’autres concurrents, dans le dur tout autant que moi. Un aperçu peut-être de ce qui nous attend fin octobre du côté du lac de Monteux ?😱 De beaux moments de partage qui donnent toute sa saveur à ce genre d'exercice. Sans les encouragements des uns et des autres, la gentillesse et le dévouement des organisateurs, la satisfaction d’avoir été au bout ne serait pas la même. Un grand merci à mon assistante Servane Descatoire pour son aide précieuse 🙏.

 

100 Miles Sud de France

Pour les courageux(ses) qui veulent le lire, prévoyez un petit moment... Pour mon 1er vrai ultra trail j'ai voulu remonter un peu aux sources et pas uniquement faire un CR de ma course... 😅

 

Tout a donc débuté il y a un peu plus d'un an lorsque mon futur binôme, Steph Running dit « Le Muet », m'a parlé de son défi pour 2021 : l'Ultra Trail des 100 miles Sud de France qui relie Font Romeu à Argeles sur Mer : 173 kms – plus de 8000 m de D+ et quasiment 10000 m de D-. Pour enfin franchir la barre mythique des 170 kms !!!!!

 

Passer ce cap me trottait dans la tête aussi depuis un certain temps. D’autant plus depuis que mon ancien acolyte de trail, Grégory Perrot, est devenu finisher de la Swiss Peaks 170 en 2019 !!! On a débuté ensemble dans les Monts de Vaucluse en 2005 avec les amis de La Foulée des Sorgues : Régis, Jean-Marc, Aurore, Eric, Thierry, Fred et Christian qui nous a donné le virus des grandes distances avec ses récits. Il est loin le temps de notre 1er Trail, celui de Fontaine de Vaucluse, où nous nous sommes retrouvés dans le rouge dans les fileuses après 10 mn de course !! Nous avons vécu un super week end sur Les Aventuriers du Bout de la Drôme et à Millau, à quand le prochain les gars ? La 50ème de Millau ? 😉

 

Il fallait que je me lance aussi sur cette distance qui me paraissait inatteignable il y a encore quelques années. Et quoi de mieux que d'accepter l'invitation de Steph ? d'autant plus qu'il allait bénéficier d'une assistance aux petits oignons par Agnès Marco et Atol Di Pasquali. Et puis mon emploi du temps de fonctionnaire me permet désormais de pouvoir m'entraîner convenablement et d'allier sport, famille et boulot.

 

Je confirme donc ma participation aux 100 miles à Steph, pile poil un an avant le départ, en participant avec lui au Trail de Saint Didier 2020. Nous ne le savions pas encore, mais il allait s'agir de notre unique dossard avant les 100 miles !!! Pas de Trail du Ventoux ni de GRV, la prépa commençait donc avec les aléas de la situation sanitaire en arrière plan.

 

BIM ! Novembre, 2nd confinement !!! Un mal pour un bien peut être car on se chauffe avec Bertrand Guinet sur les réseaux sociaux en se lançant un défi à la con : 400 bornes dans le mois ! Pour une reprise c’est une reprise et on finira ex aequo avec ce chiffre de déglingo atteint le dernier jour. Du coup j'ai pu remettre la machine en route ensuite en décembre en me rappelant aux bons souvenirs du Raidar et de la Vigie à Saumane. Ces deux parcours allaient être mon quotidien pour les 9 prochains mois... 9 mois de prépa, 2000 kms, 77000 m D+, 36 Home-Taf-Home, 44 montées de la Vigie, 35 Raidar, 3 grosses sorties au Ventoux avec le binôme et des sections bitume en Crète..... sans oublier notre « Jobastre » en duo avec Steph à Piolenc :100 Aller-Retour d’un single de 500 m pour aller chercher les 100 km, 5700 m D+ en moins de 24 heures !!! Ça forge un mental l’histoire. 

 

J'ai aussi fait gaffe à mon alimentation quelques mois avant et pendant la course.... à voir si cela sera bénéfique. J'ai jamais été aussi affûté (plus du double en D+ de mes pseudos prépa passées)... mais à 2 semaines du départ le doute s'installe (est ce que je n'ai pas vu trop grand ? Suis-je capable d'aller au bout de 173 km ? De passer 2 nuits dehors ? 48 heures de course ?...) et les douleurs apparaissent (mollets, épaules, dos, tendons d’Achille, genoux). Je me doute que ces dernières proviennent du stress, mais si cela n'était pas le cas ? Pour mettre toutes les chances de mon côté, je m'essaie à la Cryothérapie chez Cryothérapie Vaucluse 2 jours avant le départ. Sans spoiler ce CR, je pense que cette séance a été bénéfique pour réussir la course que j'ai réalisé. Merci Laurent Foulquier. J'ai aussi bénéficié des conseils durant toute ma prépa du Boss, le « François d'Haene » de la famille, Christophe Spies, finisher de la Diag et de l'UTMB. Il m'a apporté son expérience sur ma prépa, sur le matériel, sur la gestion des bases de vie et les petites astuces de course, sur l'obligation de réaliser un long week end choc,... et m'a rassuré sur le fait que j'étais prêt... Je vais enfin pouvoir le vérifier...

 

 

Jeudi 30/09 : départ pour Font Romeu avec la Dream Team : Steph, Agnès, Mario et bibi. Prise en compte de notre appart', retrait des dossards et resto avec un méga cassage de ventre du Steph : burger frites, salade césar, pâte à la carbonara. Prépa du sac et seconde mi-temps de OM – Galatasaray (on aurait mieux fait d'aller au lit directement !).

 

Vendredi 01/10 : enfin le Jour J sous un soleil radieux. De la pluie est annoncée dans la nuit de samedi à dimanche donc on va être au sec pendant une bonne partie de la course (finalement on prendra uniquement une saucée au col de l'Ouillat...). Briefing d'avant course où nous avons pu faire la connaissance de JP Soler, un des « fantastiques ». Personnage à l'accent chantant, hyper sympathique, tout comme son compère Fred Gil que j'ai pu rencontrer lors de quelques sorties de prépa dans les Dentelles et avec qui j’ai même pu faire un live sur un ravito en pleine course !!. C'est génial de pouvoir échanger avec de tels « fantastiques » dont les exploits me font rêver grâce aux vidéos de Zinzin reporter et qui m'ont aussi poussé à m'inscrire sur un 170 bornes. Merci pour votre disponibilités les gars. Départ à 10 heures de Bolquère en versant quelques larmes. Putain depuis le temps que l’on attend ce moment… Le nœud dans le ventre se dénoue, on rentre dans notre course pour n’en sortir que dans 48h max. Car pas de place au doute : nous serons finisher à deux quoiqu’il arrive !

Le parcours a été modifié jusqu'à Vernet Les Bains, km 58, 1ere base de Vie. Donc pas de prévision de chrono intermédiaire mais une arrivée à cette base de vie à 10 heures 30 pour espérer être finisher en 47 heures. Le parcours est sublime, roulant, tout en souplesse et Steph et moi nous déroulons tranquillement sans forcer en partant dans les derniers. Le Steph me l'a dit : la clef c'est la REGULARITE. Et je pense que l'on a appliqué ce mantra à la lettre sur cet Ultra. 

 

Vernet Les Bains, km 58, 2300 m D+, 09 heures 55 de course, 110ème et donc 35 mn d'avance. Je suis frais malgré une douleur au genou droit (qui passera vers le 100ème km). Nous sommes pris en charge par notre assistance qui nous sert soupe, jambon, tarte sucrée, coca, eau pétillante et remplit nos poches à eau. Le TOP merci encore. Je me change intégralement, sauf mon cuissard compressif, et nous repartons au bout d'1 heure de pause, à 21 heures environ, comme neufs, pour attaquer notre 1ère nuit.

 

1er juge de paix : la montée aux Cortalets, 10 kms, 1500 m D+, qui est régulière et qui « s'avale » bien de nuit en grappillant encore 30 mn sur nos prévisions. Respect aux participants de l'année dernière qui se sont retrouvés dans une tempête de neige pour cette ascension, et notamment Sébastien Climent et son tee shirt coton et pull en laine. Respect Mec, t'es un guerrier !!!

 

Passés le ravito, nous déroulons avec le Steph dans la descente jusqu'à Arles Sur Tech, 2nde Base de Vie, km 93, 4400 m D+ en 20 heures 35, 82ème. Nous arrivons avant le lever du soleil en ayant enchaîné quelques kms sans forcer avec du 7'30 – 8'00 au kilo. 2 heures 25 d'avance sur nos prévisions en faisant une remontada de coureurs qui marchent. Le pied ! aucune douleur, une fraîcheur incroyable. J'ai l'impression d'être parti depuis 20 bornes !!! 1 heure 15 de pause durant laquelle je prends une bonne douche, change intégral pour être comme neuf afin de débuter cette 2nde journée. Le Steph lui se fait masser. Agnès et Mario sont encore aux petits soins avec nous, eux qui n'ont quasiment pas fermé les yeux depuis le départ, hormis quelques minutes dans l'inconfort de l'habitacle de leur C3 !!! Les pauses sur nos 2 bases de vie sont importantes, peut-être trop longues, mais pour un premier Ultra il nous fallait cela. Nous n’avions pas l’expérience de cette gestion du matériel, du ravitaillement, du corps qui permet d’être Finisher et de garder une certaine fraîcheur. Le « temps perdu » nous a permis d’en gagner sur le parcours, c’est certain. 

 

Départ d'Arles Sur Tech à environ 7 heures 50 pour 2 montées de 700 m de D+ qui nous conduisent au Roc de France. Il fallait gérer ces deux difficultés épuisantes et casse pattes, avec pour décor un sous-bois magnifique. Mais ça passe toujours nikel, au tempo, avec le binôme aux avants postes qui impose l'allure en montée, et moi qui prend le relais en descente. Un sacré duo !

La journée passe bien sous un beau soleil. Nous ne croiserons quasiment personne sur le parcours, hormis sur les ravitos et nous en profitons un maximum !

 

Ravito de Las Ilias, 120ème. Steph pense avoir deux ampoules sous la plante des deux pieds. Chaque pas devient douloureux surtout dans les cailloux. Sur le bitume et les bonnes pistes il avance à un bon rythme mais par contre nous sommes obligé d'arrêter de trottiner. Un petit coup de pression et de flip à ce ravito qui sera pris en compte par l'assistance et Phil Vidal qui remotive le bonhomme. Un petit brassage de ma part également et s'est reparti à un bon rythme. Le mode Warrior est enclenché !

 

3ème Base de Vie : Le Perthus, km 133, 6700 m D+, 31 heures 45 de course (17 heures 45), 62eme et 03 heures 25 d'avance sur nos prévisions qui nous font arriver avant notre assistance dans la salle de cette Base de Vie !!! Du coup, Agnès arrive au pas de course et le Steph réveille Mario qui avait trouvé quelques minutes de repos dans sa voiture. Nous avons décidé de ne pas perdre de temps sur cette base de vie car le Steph joue le podium dans sa catégorie. Il est à quelques minutes du troisième et tout semble possible vu notre état de fraîcheur. Nous avons dû rester à cette base de vie une trentaine de minutes et Steph est passé par le podologue : le verdict des ampoules est confirmé, mais « Le Muet » s'accroche !! Un mental à toute épreuve !! Agnès et Mario nous ravitaillent en express ce qui nous fait gagner un temps précieux.

 

Jusqu'à présent sur mes deux ultras de 120 bornes j'étais arrivé en 26-27 heures complètement cramé, victime « d'hallucinations » et en train de dormir debout. Et là après 32 heures, je n'ai pas sommeil. La gestion de course, la fraîcheur physique, le fait d'être à deux et de casser la monotonie d'être solo y sont pour beaucoup. Il ne reste qu'une nuit donc ça va passer sans dodo même si je sais que cela sera dur...

 

Départ de cette dernière Base de Vie vers 18 heures 15 pour le « money time ». Arrivé au ravito du Col de l'Ouillat, je questionne un bénévole sur la pluie qui devrait faire son apparition dans la nuit. Il me répond que l'on passera entre les gouttes. Nous avons encore accru notre avance : 34 heures 31 de course, 4 heures d'avance. Impossible pour notre assistance de prévoir notre arrivée. Du coup, à la sortie de ce ravito, nous allons sur le parking désert réveiller Mario et Agnès dans la voiture !!! Désolé mais il nous faut repartir. Le Steph m'avait dit de vite dégager du ravito pour la simple et bonne raison que le 3ème de sa catégorie s'y trouvait et qu'il voulait partir avant lui !!! Mais Agnès nous dit que quelqu'un nous attend… Quelle n'est pas ma surprise de voir Alexandre Mouratille !! Quelques jours avant la course il m'avait bien dit qu'il viendrait nous faire un petit coucou, lui qui vient d’emménager dans les PO. Mais je ne pensais pas cela possible. Je ne peux pas partir tout de suite alors qu'il se trouve depuis plusieurs dizaines de minutes sur ce parking désert à 20 heures 30 passées... Je laisse partir le Steph, je discute 5 minutes avec Alex sur le parking et celui-ci fait quelques dizaines de mètres de D+ avec moi pour que nous puissions encore en profiter. Nous nous enfonçons de plus en plus dans la forêt et il n'a que son téléphone comme source d'éclairage. Il rebrousse donc malheureusement chemin. Une rencontre brève mais qui est irréelle à ce moment de la course... merci infiniment Alex !!!!

 

Nous voilà donc dans la montée qui nous mènera au Pic Neoulos. Cela devait être une formalité, il n'en fut rien...Nous nous faisons doubler par le 3ème de la catégorie de Steph. On garde espoir, mais le podium s'envole définitivement quelques centaines de mètres plus haut. En effet, quasiment au sommet, une forte pluie s'abat sur nous. Par précaution je sors la veste imperméable et nous sommes tout à coup enveloppés d'un épais brouillard qui ne nous permet pas de distinguer les rubalises à plus d'un mètre. Les frontales ont du mal à percer ce brouillard et nous voilà quasiment « aveugles ». Nous tâtonnons pas à pas pour trouver notre chemin. Dès que nous ne trouvons plus de rubalise nous faisons demi-tour pour repartir de la dernière visible. Mais nous voilà tout à coup complètement azimutés, sans trace de rubalise... Il bruine, la brume nous entoure, le froid se fait plus pénétrant et nous sommes paumés. Steph me dit qu'il va falloir faire un choix. Oui mais lequel ? aucune trace de piste ou de chemin et il nous est impossible de revenir sur nos pas.... Notre salut arrive au loin où nous apercevons deux frontales qui se dirigent vers nous. Il s'agit d'un fils et de son père qui sont du « cru » et qui ont déjà fait les « 100 miles ». Ils nous disent connaître les lieux et nous demandent de ne pas les lâcher : cela ne risque pas ! Nous prenons une clôture en bois en main courante sur la droite pour théoriquement arriver au GR. Mais même nos deux guides ne trouvent pas le chemin !!! Ils sortent leur GPS et cet outil, couplé à leur excellente connaissance du terrain, nous permet de retrouver notre route après 30 minutes de jardinage environ. Nous atteignons le Pic de Neoulos balayé par un vent puissant qui nous oblige à forcer l'allure pour se mettre à l'abri plus bas sur la piste. Nous restons avec eux sur quelques kilomètres, tant que le brouillard ne s'est pas entièrement dissipé, puis nous leur indiquons qu'ils peuvent continuer leur route car ils sont plus rapides en descente. Je ne connais pas leur nom, leur numéro de dossard mais si jamais l'un d'eux lit un jour ce CR, sachez que nous vous remercions infiniment pour votre aide et votre patience. Sans vous, cette course aurait pu être gâchée par cette mésaventure et même s'arrêter là.... C'est ça l'esprit du Trail !!! Plusieurs coureurs derrière nous ont dû rebrousser chemin et emprunter une route afin d’éviter le Pic de Neoulos.

 

Nous arrivons au ravito de La Vallée Heureuse en n'ayant perdu que 20 minutes, nous avons limité la casse. Il est 00 heure 15, il nous reste environ 20 bornes et 900 m de D+. Mais il s'agira de la portion la plus dure de la course. Dure mentalement, car le parcours est chiant. Il n'y a aucun intérêt à se farcir dans un premier temps une piste type DFCI, même pas en sous-bois, qui monte en lacets sur la même portion de colline. On descendra ensuite des dalles immenses qui à ce moment-là me flinguent les cuissots et ne permettent pas au Steph de pouvoir poser le pied par terre sans grimacer de douleur. Un vrai calvaire pour avancer.... Aucun intérêt dans un second temps à emprunter 3 kms minimum de route bitumée en montée pour arriver au dernier ravito solide. Une vrai purge qui nous aura fait pester quelques heures... 

La fatigue m’est également tombée dessus après le Pic de Neoulos. Je sommeille et j’avance par automatisme lorsque je suis Steph en montée ; sur le plat, je ferme les yeux régulièrement. J’ai eu des « hallucinations » pendant 7 heures et cela use mentalement. Je sais que ce que je vois n’est pas réel mais je le vois quand même ! Pour ma part cela sera surtout des dessins d’animaux de la savane peints sur la multitude de pierres qui jonchent le sol... Steph et moi auront les mêmes hallucinations en même temps : Cabane de ravitaillement, vaches,… un truc de malade !!! Deux ultra traileurs, après 40 heures de course en train de se demander s'il y a vraiment une vache sous un panneau, si le ravito est réel,.... 😂

 

Nous arrivons enfin à Argelès sur Mer, la ligne d'arrivée est proche... enfin c'est ce que nous pensons mais nous empruntons les trottoirs rectilignes d'une départementale qui n'en finit plus. Avant de faire des zigzags dans le port sans apercevoir l'arche de la délivrance. Nous entendons derrière nous des concurrents qui approchent rapidement. Nous nous offrons un dernier challenge : impossible pour nous de nous faire doubler si prêt de l'arrivée !!! nous accélérons le pas et voyons enfin notre assistance et la ligne d'arrivée. Agnès prend les derniers clichés et nous prévient que nos poursuivants se sont mis à trottiner. Je demande à Steph de courir également et il se fait violence pour que l’on puisse franchir la ligne d’arrivée au bout de 45 heures 2 de promenade et une belle 64ème place sur 157 participants. 

On se tombe dans les bras et on verse quelques larmes car nous sommes FINISHERS !!! Depuis le temps que nous nous projetions sur cette ligne d’arrivée… nous savourons tranquillement et laissons infuser ce bien être. Médaille autour du coup nous allons nous ravitailler et nous faire masser pour éviter les courbatures (merci du conseil Agnès). Puis nous reprenons la route, que nous ne voyons d’ailleurs pas car Morphée nous prend dans ses bras tout du long.

 

Pour un premier Ultra ce fut une réussite en tout point. Que cela soit au niveau de la prépa, de la gestion de course, de la chance d’avoir une assistance au Top, de faire la course en Duo… Je n’ai jamais été dans le « dur » aussi bien physiquement que mentalement. Mes cuisses ont souffert une vingtaine de bornes mais tout est revenu dans l’ordre ensuite. Au bout de 45 heures d’effort, il était temps que je dorme un peu mais je pense que j’aurais pu repartir après un petit somme…

 

La récupération d’après course s’est super bien passée : deux bonnes nuits de sommeil, aucune courbature et l’envie de repartir au combat !!! J’ai eu l’impression d’avoir fini un 75 bornes et non d'avoir fait 100 bornes de plus. Le soir même j’avais déjà envie de repartir sur un Ultra tellement je me suis régalé. Et puis maintenant, j’ai envie de me tester véritablement sur ce format en solo, sans assistance, me retrouver face à moi-même, me démerder tout seul… Steph m’avait cerné en me disant que je n’avais pas confiance en moi sur ce format et que je doutais à tort de mes capacités. Tu avais raison. Cette course m’aura permis de me rassurer sur ce point. Il faut rester humble face à un Ultra, mais avec de la prépa, de la rigueur et une bonne gestion, le corps et l’esprit sont capables de grandes choses…

 

Je vais y aller mollo mais les calculs se font, le calendrier se consulte pour programmer la suite… J’ai 6 points, il m’en reste 4…….. why not ? La « course de quartier de Cham'» me paraissait un doux rêve inatteignable, réservée à des monstres. Mais pourquoi pas finalement, tant que j'ai la forme ??? 

 

Merci à tous pour vos messages que je n’ai consulté qu’après la course. Merci infiniment à Agnès Marco et Atol Di Pasquali pour leur assistance, sans vous la course n’aurait pas été la même, le résultat final non plus et la gestion aurait été largement plus difficile. Merci à Steph Running de m’avoir pris comme binôme sur ce défi, j’espère que tu ne l’as pas regretté : on est des machines maintenant, des putains de finishers d’Ultra, mec !!! Spéciale dédicace au « cousin » Christophe Spies qui m’a insufflé son énergie, sa positive attitude et sa science de la course et du « money time » par ses messages vocaux au long de cet Ultra. J'aurais tant aimé que nous puissions nous aligner au départ d'un Ultra ensemble. Pour le Grand Duc j'étais « trop tendre » dommage. Mille mercis et bisous à ma femme Amélie Gallo et à mes enfants pour avoir accepter le « jonglage » entre mes séances, mes sorties longues et la vie familiale. J’ai bien géré non ? Vous validez la prochaine prépa ? 🙄😋🥰

 

ULTRA TRAILEUR PUTAIN !!! 🤩

 

Stéphane GALLO

 


Gravelman Octobre 2020

Par quoi commencer? Et si je le résumais en une phrase. Pratique cycliste, secouante et engageant, mêlant bitume, pavé (beaucoup de pavés) et chemins forestiers ralliant Templeuve à Chantilly et nécessitant du mental et un très bon fessier.

Mais tout ceci m'était complètement inconnu avant le départ. J'avais tout au plus fait 170km un jour pour un A/R à AIX. Et surtout très peu d'entraînement depuis Mai, suite à mon projet professionnel.

En même temps rien de prévu fin Octobre et de savoir que ce n'était que...350km et en plus organisé pour la 1ère fois par Stéven, ca devait me suffire pour me convaincre.

Groupe whattsap dédié aux trois participants.es, 3jours avant l'épreuve, les échanges entre les routiers et les graveleux allaient bon train. On attendait surtout le tracé pour commencer à organiser notre aventure (ravito, hôtel ou          bivouac...). Perso j'avais opté pour un bivouac, histoire de me tester à faire du bikepaking et d'équiper le Niner (mon vélo Gravel en acier) en conséquence et surtout rouler avec. 

Alors oui, mon équipement! Un vélo! Logique me direz vous. Mais en acier et surtout permettant des roues en 40 (larges et à crampons) et en tubuless. Sacoche de cintre avec tapis de sol, sacoche de cadre avec bouffe, batterie.. et sacoche de selle 17l pour le sac de couchage et les fringues de rechange. Le GPS, l'équipement pour éclairer et 1,5l de boisson. Tout ceci devait amener le vélo à environ 15kg. 

La date fatidique arrivait à grand pas et l'événement qui était rattaché "tous en selle" en projection le jeudi soir à ROUBAIS, annulé. COVID OBLIGE! Bref! Je voulais partir après la séance vers 23h, le jeudi soir, après avoir dîné. Et bien il fallut tout repenser. Mon billet de train OUIGO pris en avance, j'allais devoir partir plus tôt..17h et donc emporter de quoi m'alimenter durant la nuit. Du poids en plus!

TGV à AVIGNON le jeudi matin de bonne heure, direction LILLE FLANDRES. Ensuite il me restait une petite heure pour aller au lieu de rdv à TEMPLEUVE et retrouver Stéven et les autres participants. Ayant téléchargé la version 3 du tracé GPS, j'étais loin d'imaginer qu'elle allait me faire visiter du pays. Bien plus complète que la 5ème version, Stéven avait décidé d'alléger le parcours et d'éviter des passages un peu plus technique en forêt (notamment!).

Perso ç'était pour moi une aubaine de prendre ces chemins techniques. Je vais vous le raconter!

Réunion avant le départ au village de TEMPLEUVE, nous avions le droit à un briefing.

Au départ vers 17h, nous étions 2 en gravel bike, 1 en VTT et 3..ou 4 en vélo de route . Le tracé nous faisait faire une belle boucle dans le village et très vite les premiers pavés.

L'aventure commençait! Excité à l'idée de faire ce voyage, je gardais au fond de ma tête, le conseil que m'avait donné un cycliste d'ultra. "Si tu veux rouler longtemps, mouline! Bref! J'ai mouliné. 

Pour être sûr que nous allons faire l'ensemble du tracé (sans tricher), nous devions nous prendre en photo devant les bornes kilométriques annonçant les pavés (pas loin d'une vingtaine, voir plus). A ce moment là, la pub orangina prend tout son sens! "secouez moi! secouez moi! sinon la pulpe, elle reste en bas."

Comme j'allais rouler une bonne partie de la nuit, j'avais opté pour des sandwichs, saucisson et fromage afin d'être sûr de ne pas manquer. Je sais trop, ce que cela peut engendrer en vélo quand la faim se fait ressentir. D'ailleurs, il est souvent trop tard. Contrairement au trail, où l'arrêt à un ravit peut relancer la machine. Bref!

Quel kiffe de rouler de nuit! Je savais que ça allait me plaire, mais en plus d'être seul (tout le long du parcours pratiquement), l'univers du Nord donnait une atmosphère tout à fait particulière. Comme mon champ de vision était restreint du fait de mon éclairage vélo et de ma frontale, je ne percevais dés fois les objets ou animaux (chouette ou hibou, lapin, renard...) qu'au dernier moment. Frissons assurés!

Puis vers 01h du matin, après 115km environ, la fatigue se fit ressentir. L'idée de bivouaquer faisait partie du programme. J'avais pris un sac de couchage décathlon pour des températures basses et j'avais un tapis de sol vie technique pour m'isoler du sol un peu froid. Avant de rentrer à SOLESMES et après plus de 50km de pavés dans les jambes et les fesses surtout, un buisson me faisait signe.

3heures après et deux coups de pied au cul pour ouvrir mon duvet et en sortir, je repris la route avec l'idée de rouler 3h et me jeter sur la prochaine boulangerie d'ouverte. Je commençais à avoir faim! Mais avant de trouver cette boulangerie, je dû encore rouler de nuit. D'ailleurs ce fût une étrange vision qui m'apparût lorsque je voyais au loin, une énorme lumière rouge orangée, éclairer à des kms à la ronde et me fit penser au MORDOR dans le seigneur des anneaux. 

Fatigué et affamé ces kms me parurent une éternité .

6h, première boulangerie, et 2 pains au chocolat et un café.

10h, pizza et sandwich au poulet et un café.

Je roulais bon traient mis à part mon fessier qui était douloureux après un peu moins de 200kms et 15h de vélo, j'arrivais à SAINT QUENTIN. Pensant que le plus dur était passé, j'envoyais un message à stéven, lui demandant s'il avait prévu des masseuses à l'arrivée. Ma pointe d'humour allait vite s'estomper au fur et à mesure des prochains kms. Le plus dur finalement n'était pas derrière, mais bien devant. Je vous rappelle que cette version 3 du tracé, proposait de beaux singles en forêt, mais pas que..

C'est vrai que vu comme ça, ça donnait envie. Quelle belle autoroute forestière! Sauf que ce chemin n'est présent qu'au début du tracé en forêt, après je vais avoir le droit à des singles à la limite du VTT et pas forcément secs. Et comme tout ceci n'est pas assez, technique, la nuit au fil des heures va venir s'installer irrémédiablement. Ce n'est pas tant la forêt qui m'embêtait, car au contraire elle me remplissait d'enthousiasme. Enfin surtout au début! Mais la fatigue qui s'installait petit à petit et l'envie d'arriver ne faisaient qu'accroître mon envie d'en sortir et de finir. A ça vous y rajoutez le bruit des voitures aux alentours qui vous font croire que vous n'êtes plus très loin, et là mes nerfs et ma patience étaient mis à contribution. 

Finalement après 2h de vas et viens incessant dans cette forêt de COMPIEGNE et SENLIS, je me rapprochais doucement mais sûrement vers notre dernier CP, le château de CHANTILLY. Dernier chemin bien sableux, autour du parc, histoire de finir de m'achever, je me retrouvais nez à nez avec cette superbe vision. 

Un château scintillant et flottant, me faisant penser à un bateau mouche sur la Seine. Content enfin d'être arrivé à bon port, j'allais devoir trouver le lieu de rdv, "La Cantina" en ville. Dernière montée à grimper, la délivrance se trouvait dans une salle à l'arrière du restaurant.

Un plat de pâtes au saumon, accompagné de sa bière, en guise de trophée et les discussions et rires avec les autres participants et membres du staff, fusèrent. 

Après ce bon repas et nos échanges, je pris la direction de l'hôtel, pour une bonne douche et un bon lit. Clap de fin sur mon 1er "ultra" en vélo! Si on peu dire ça.

Ce petit compte rendu est dédié tout personnellement à mon grand père adoptif. Je n ai jamais pû partager un tour de vélo avec toi, mais sache que tu m'as accompagné tout au long de ce beau chemin. Remerciements bien sûr à Stéven et son équipe qui nous ont sorti un tracé à la fois technique et roulant avec une traversée de paysages magnifiques et variés. Il fallait que je me teste sur ce genre de distance et en mode bikepacking. Tu as proposé , je l'ai fait! 

"A force de réfléchir, on finit par se trouver des excuses pour ne pas avancer. Alors agissons de cette réflexion!" (d'un mec bourré très certainement).

 

Alexandre MOURATILLE

Ubaye Trail Salomon 2020

Le trail du Ventoux 2020 vu par Emilie Féral

 

De la frustration, à l’émotion pour terminer par les larmes de délivrance

Frustration suite à l’annulation du marathon de Barcelone, Émotion car je prends un dossard pour le 46km du Mont Ventoux, au pied levé samedi. Et me voilà sur la ligne de départ avec mes Amies.

Mais Voilà ! Pas l’entraînement à la hauteur de l’événement, heureusement que Corine est venue à mon secours, avec la ligne de vie. Je voudrais encore une fois remercier mes amies d’avoir été plus que présentes, et surtout Corine sans qui je n’aurai pas été capable de passer la ligne d’arrivée.

Pour finir, merci à Greg Baralier & Audrey pour leurs assistances/présences aux ravitos et le retour en pickup 😁

 

#amitiés #entraide #trail #lafouleedessorgues

La Swiss Peaks 170, par Grégory Perrot

Comme son nom l’indique, il s’agit bien d’un voyage à travers le temps, les montagnes, les lacs et les glaciers. Bien plus qu’un combat avec soi même, une aventure hors du commun, quelque chose hors du temps. Nous y voilà, trois fous inscrits sur ce format sans réellement savoir à quoi s’attendre... Pourtant c’est bien indiqué à l’inscription ‘’parcours très alpin, technique, exigeant et nécessitant d’excellentes capacités en montagne’’. Conscients de cela, c’est avant tout une envie d’échanger une expérience folle et partager un réel plaisir en haute montagne. Lucides à l’idée que le mental allait jouer un rôle important pour venir au bout de cet ultra trail. La préparation a été avant tout une régularité dans l’entraînement, un volume en montagne non négligeable, (quelques sorties cachées), des sacrifices alimentaires et pas mal de fatigue accumulée avec mes « lunch-run » estivaux, en pleine cagne. Jeudi 5 septembre 2019, 20 heures, barrage de la grande bixence, Valais, SUISSE. Devant l’arche de départ, on retrouve pas moins de 250 coureurs habillés comme en hiver. Le regard vide, mais prêts à en découdre. La météo quand à elle est déjà au rendez-vous. Celle-ci, prête à faire abandonner ou faire renoncer les plus faibles. Dès le début de la course, bâtons dégainés, c’est à bonne allure, plutôt bon train que nous prenons ce départ. On ne veut pas perdre de temps, hors de question de se retrouver piégés dans les premiers ‘’single tracks’’ menants aux cols de Prafleuri (2966m) et de Louvie (2888m). Pour autant, avec mes comparses, la plaisanterie sera de bon ton. La réalité du terrain va vite nous rattraper et nous faire taire. La neige et les températures négatives feront rapidement leur apparition. Le terrain, rocailleux et accidenté que nous découvrons sur les hauteurs du Valais Suisse va lui aussi nous jouer des tours et devenir impraticable. Tout est omniprésents, la course vient de se durcir. Sans le savoir, cette première partie nous mets déjà en retard sur nos prévisions de course. Cette longue et double ascension, arpentée dans cette nuit noire et glaciale va nous obliger à débrancher le cerveau. On avance alors déjà comme des robots. J’ai encore en tête le bruit du vent qui résonne dans ma capuche. Ces éléments ne vont pas m’aider à disposer d’une quelconque information sur mes deux compagnons de route. A mon sens, ils doivent être dans mes pas ou pas très loin. Cette météo ne nous permet pas d’effectuer un quelconque arrêt ou pause. J’avance alors dubitativement sans eux jusqu’au premier ravitaillement. Le Planproz (1360m), je m’y arrête environ 30 minutes. Temps pendant lequel je m’alimente un maximum (j’ai à ce moment là les conseils de Thomas sur la gestion de l’alimentation qui résonnent dans ma tête). Pour autant, j’attends inlassablement mes amis. Comme par enchantement, je vois arriver un extra-terrestre à vive allure... Sur le coup, je me dit :« ce mec a cru qu’il courait un 10km en montagne ? »... Mais non, c’est juste Sébastien notre ‘’Iron-man’’. Par contre, il est seul et m’explique avoir laissé Bertrand avec d’autres concurrents en haut de la montagne. Je suis rassuré sachant qu’il n’est pas blessé. Après analyse, on va vite comprendre que Belette est dans un mauvais jour et que la météo n’a pas joué en sa faveur. Tristes et indécis à savoir si on devait l’attendre pour le remotiver mais ceci au risque d’être recalés à barrière horaire suivante. Trop de temps déjà perdu. Sébastien s’alimente assez rapidement. Nous n’avons plus le choix que de repartir sur des chapeaux de roue. Une première ‘’remontada’’ se met en place. On enchaîne ensuite très facilement les montées jusque la cabane de mille (2482m). «Droite, Gauche... pardon... laissez passer le train ». L’humeur est présente jusqu’au moment où sur les premières crêtes, un froid hivernal va nous saisir jusqu’aux os. Dans cet endroit, pas le choix que d’enfiler pantalon, veste grand froid, gants et bonnet. Le ravitaillement sera express. Après cette première nuit nous arriverons tôt dans la matinée à Champex, notre première base de vie. Notre prévision de course était correcte. Le retard du début de course était rattrapé. Avec Seb, nous sommes en pleine forme, on se ravitaille d’un plat chaud. On prend même le temps de faire un petit selfie et d’envoyer quelques petits messages à nos proches. La journée suivante file à vive allure, on enchaîne les montées (Bovine 1974m, Col de la Forclaz 1527m) et les descentes avant de se poser un bon moment à Finhaut (1248m). Nous pouvons alors compter 4h d’avance sur la barrière horaire. À partir de ce moment là, on estime très mal le temps qu’il va nous falloir pour regagner la 2eme base vie (Champéry 1027m). Lieu où on avait prévu de dormir et de se poser environ 1h30. Chose qui sera impossible... Trois cols nous attendent et pas des moindres. La première partie nous menant à mi-chemin du premier col (Barberine 2482m) est pentue mais plutôt agréable. Après une longue ascension, on effectue un légère pause au niveau d’un point d’eau. On rencontre les deux Loic avec qui on échange quelques mots. Deux coureurs très expérimentés et fort sympathiques. On croise également quelqu’un de l’organisation qui nous informe que les prochaines montées vont être terribles. Que celles-ci comportent de nombreux passages techniques et vertigineux. Loic L. nous conseille vivement de faire le plein d’eau. J’ai souvenir qu’à cet endroit précis, juste avant de repartir, nos regards se sont échangés sans un mot, un peu comme des morts vivants, à l’idée que l’on va peut être vivre l’enfer. On enchaîne par une belle montée entre lacs et glaciers. Au milieu des moutons, on croise deux coureurs allongés dans l’herbe qui se font une turbo sieste. J’immortalise ce moment par une photographie. Plus haut, on va vite se rendre compte que le terrain est glissant. A la tombée de la nuit, la neige et le brouillard font comme pour la veille leur apparition. À deux pas du premier des trois sommets, ma première frontale se coupe instantanément. Sébastien lui est juste devant moi mais il ne m’entend pas. Me voilà arrêté au milieu de nulle part sur cette pente rocheuse où je peux sentir le vide en contre bas. Le vent mélangé à la neige souffle contre moi et me frigorifie. J’aperçois deux lumières au loin, c’est les deux Loic qui montent dans ma direction. Le bruit de leur passage dans les chaînes résonne en cet endroit. Je trifouille à l’aveugle dans mon sac pour retrouver cette maudite deuxième lampe frontale. Je la récupère après un long moment couvert d’incertitudes. Petit moment de soulagement intérieur car je ne me voyais pas continuer avec la lumière de mon téléphone. Je ne peux rester plus longtemps, il fait vraiment trop froid. Sébastien doit certainement penser que je suis dans ses pas. Je redouble d’effort pour mettre un terme à notre écart pour prendre fin sous le col de Barberine. On rigolera de nos mésaventures pendant un bon moment. Le ravitaillement suivant se situe à l’auberge de Salanfe (1926m). Pour y arriver on a passe par le col d’Emaney (2462m). On a l’impression de nuit que ce gîte se trouve au milieu du néant. J’ai souvenir d’avoir rapidement avalé quelques morceaux de Gruyère avant de m’allonger dans une couverture. Ceci, juste le temps que Sébastien se fasse son thé et s’alimente de petits gâteaux. Je l’entends discuter avec les deux Loic. J’ai dû m’assoupir 5 minutes alors que je grelottais sous cette couverture de l’armée. Mon sandwich habituel, quelques morceaux de fromage en poche et nous voilà repartis. Rapidement, nous allons continuer à quatre. L’accès au dernier des trois cols (Susanfe 2494m) est composé de passages de galères. Pour descendre, comme pour monter, on doit redoubler d’attention pour s’agripper aux nombreuses cordes et chaînes fixées sur le flanc de cette montagne. Cette interminable et dangereuse descente prendra fin à la cabane de Susanfe. En ce lieu, nous découvrons un court mais plutôt bon ravitaillement. Seb boit encore un thé… La descente jusque Champéry (1027m) semble interminable. Celle-ci est bien entendue colorée par des petits coups de cul (bienvenue dans le Valais). Nous arrivons à la base de vie à 4h45. On retrouve un monsieur aimable comme une porte de prison. Cet individu m’annonce que l’on doit quitter la base vie avant 5h30 faute de quoi nous seront tous éliminés. On récupère très rapidement nos sacs coureurs. J’ai souvenir qu’à cet endroit, dépourvu d’ambiance, nous sommes une bonne trentaine de coureurs à se regarder et à se demander si c’est bien raisonnable de continuer. La raison du plus fort est toujours la meilleure. Pour autant, l’un des deux Loic nous annonce qu’il arrête et qu’il n’a pas l’énergie de continuer dans de telles conditions. Sébastien lui semble remonté à vouloir en découdre. On avale notre hachis parmentier et une boisson hyper caféinée (un truc des US). On se change et on repart 5 minutes avant la fermeture de la base de vie. Sébastien nous mène alors une cadence d’enfer, il est en forme et moi j’ai le moral dans les chaussettes. J’essaye de les suivre mais impossible d’avancer aussi vite qu’eux. Il m’est alors impossible de m’alimenter. La fatigue prend alors le dessus. J’évite à plusieurs reprises la chute. Des concurrents du 90kms me doublent et cela me sape le moral. On arpente des crêtes où sont fixées chaînes et petites cordes pour ligne de vie. Je me dis alors que ce n’est pas raisonnable et que je me mets en danger à pratiquer une danse que je peux maintenant qualifier d’hallucinante et de vertigineuse. Au sommet de ce maudit col, Chaux Pâlin (1844m), col à vaches, je demande à mes deux compagnons de me laisser me reposer et de continuer sans moi. Me voilà seul. Je suis comme dans un mauvais rêve, dénué de toute sensation. Quelques messages échangés par téléphone avec Stef Gallo me réconfortent dans mon idée. Il me dit de dormir, de me requinquer et que rien n’est fini. Après avoir traînaillé lamentablement ma carcasse, c’est au ravitaillement suivant qu’un bénévole comprend en me voyant que je suis HS. Il me demande si je veux abandonner ? Je lui réponds que je souhaite uniquement dormir. Ce monsieur me jette dans un lit de camp avec deux couvertures sur moi. Je me programme 35 minutes de sommeil. Un vrai narco, je m’endors en 2 secondes. Juste avant que mon réveil ne sonne, je reçois un appel de Thomas. Il me demande des explications. Il ne comprend pas pourquoi à la lecture du GPS, Sébastien ne se trouve plus avec moi. Après lui avoir brièvement expliqué la situation, je lui dit que je vais peut être m’arrêter là. Il me bombarde de mots et me dicte quoi faire « Si tu as froid, mets un pantalon ! Manges quelque chose qui te fait envie et tu y vas sinon tu vas le regretter toute ta vie !!. ». Je ne peux que l’écouter, c’est notre mentor à tous, le mec est finisher du 360km ! Me voilà reparti et sans comprendre pourquoi, j’ai de nouvelles jambes. Le sommeil a fait son effet. Je partage la descente suivante avec un groupe de trois coureurs inscrits sur le 90km. On avance entre 10 et 12km/h. Cela me fait arriver à Morgins avec presque 2h30 d’avance. Je suis alors remonté comme un coucou. Bertrand, Alain et Bruno sont là ! Au top les amis, ça remotive comme jamais. Déjà reparti, je sais que je vais faire face à une journée seul contre moi même. C’est musique dans les oreilles que j’enchaîne les prochains cols (bec du corbeau 1992m, Conches, Torgon). J’accepte également de prendre du temps sur mes futurs ravitaillements. Soupe, Gruyère Suisse, Crêpe au Nutella, Rivella, Café, Bonbons… Je me fais plaisir et j’essaye de profiter de tous ces bons moments. Plus tard, je reçois un message et on me dit que j’ai presque rattrapé Seb et Loic L. J’accélère mon pas et dans la montée qui mène au lac de Taney (1413m) je réussi à entrevoir Seb et sa veste rouge. Je le rattrape en haut du sentier suivant. Hyper content, je lui saute dans les bras. Il ne comprend pas immédiatement que je suis encore en course, il s’était fait à l’idée que j’avais abandonné. Me voilà ‘’on fire’’, lui par contre, il accuse le coup et me dit avoir mal au genou. Je lui demande alors de me suivre pour qu’on en finisse ! Il nous reste 10km et une longue descente jusqu’au Bouveret. On partage rapidement le dernier ravitaillement de cette course à Taney. Je comprends qu’il va prendre son temps pour regagner l’arrivée. Précisément, à ce moment là de la course, je suis un autre monde, déconnecté de toute réalité et plein d’hallucinations... Cela faisait environ 12 heures que j’étais seul. Me voilà dans l’incapacité mentale de pouvoir ralentir, je souhaite simplement arriver et en finir. Loic prendra mon allure et cette descente très raide nous fera rejoindre les berges du lac Leman. C’est seul que j’aperçois Thomas à environ 500m de la ligne d’arrivée !! Encore un grand moment d’émotions. Pour sûr, il est même capable de partager avec moi cette fin de course. Quel phénomène et dans quelle aventure nous a t-il embarqué ?! Vraiment, encore mille merci my friend. Loic L. arrivera très peu de temps après moi, félicité par tous et par son père, nos chemins se quitteront au bord du lac Leman. Sébastien quant à lui, arrivera aussi en finisher, mais littéralement démuni de joie accusant un gros coup de fatigue. On entend souvent dire que sur un Ultra trail on parle d’introspection, d’un combat avec soit-même. C’est vrai, mais pas uniquement... Maintenant je peux dire qu’il existe aussi une ‘’dépression post ultra’’. Après une telle aventure, nous voilà véritablement déconnectés de la réalité. Quelque chose d’incompréhensible est maintenant imprégné en nous. Quelque chose qui donne envie d’y retourner. L’endorphine certainement ! Créée pendant l’effort, cette Sensation de bien être va perdurer pendant plusieurs jours avant de pouvoir reprendre notre train train quotidien et subir un contre coup. Un genre de déprime, un blues certainement lié à une réaction physiologique marquant la fin d'un stress physique et mental. Pour venir au bout et en arriver là, il a fallut exploiter au mieux ses ressources physiques et mentales, pour autant l’abandon nous à tous à un moment donné traversé l’esprit. Tout ceux qui connaissent le dépassement de soi (peu importe la distance et la technicité de l’épreuve imposée), se sont déjà dit « mais qu’es-ce que je fais là ? ». On aime tester nos limites et on s’entraîne dans la fatigue pour mieux y arriver. La Swiss Peak, outre la difficulté de cette course, celle-ci nous a livré un rapport unique avec la nature et la liberté qu’il induit. Chose qui par conséquent favorise notre bien être. « Le plaisir de la réussite tient dans la difficulté à l’atteindre » Rabelais François. Heureux et fier de cette belle place de finisher.

Trail des Monts de Vaucluse 2019

Retour en terre aveyronnaise (Les hospitaliers 2019)

Gap'en Cimes 2019

LE GR 20 EN CORSE, par Thierry, Eric, Vincent et Fred

Le GR20 avec Thierry Jouffret, Fred Raynard, Eric Bertetto et Vincent Odonetto : 187,33 kms, 12748 m de D+ en 9 jours !

 

- Le 4/07, Calenzana: 11.54 kms en 4h34, 1397 m D+, altitude max. 1552


- Le 5/07, Calenzana: 7.95 kms (le matin) en 4h43 et 716 m D+. 5,15 kms (l'après-midi) en 4h43 , 804 m D+, altitude max. 1997m


- Le 6/07, Asco: 8.09 kms (le matin) en 5h34 et 1162 m D+.
Manso: 7.28 kms en 3h17 et 691 m D+. Alt max. 1816 m


- Le 7/07, Albertacce: 19.11 kms (le matin) en 5h34 et 704 m D+. Alt max. 1991m
Corte: 6.57 kms (l'après-midi) en 1h42 et 115 m D+


- Le 8/07, Orto: 8.87 kms en 4h01 et 866 m D+. Alt max: 2219m
Venaco: 9.4 kms (l'après-midi) en 3h et 434 m D+, alt max; 1842m


- Le 9/07: Vivario: 27.8 kms en 9h12 et 1835 m D+


- Le 10/07, Ghisoni: 18.8 kms (le matin) en 5h22 et 1037 m D+
Palneca: 11.26 kms (l'après-midi) en 4h et 800 m D+, alt max 1994 m


- Le 11/07, Cozzano: 20.23 kms en 6h03 et 1052 m D+


- Le 12/07, Quenza: 11.87 kms (le matin) en 4h18 et 732 m D+
Conca: 13.41 kms (l'après-midi) en 3h46 et 403 m D+. Alt max 1050 m

 

FIN

 

SWISSPEAKS: UNE COURSE ÉPIQUE, par Seb Climent

Au départ une bonne boutade, une blague de mauvais goût. Comme de s’inscrire à l’un des plus durs Ironman au monde sans avoir jamais participé à un triathlon. Comme de tenter un ultra-trail 3 semaines après ledit Ironman sans s’être entrainé spécifiquement au trail et sans savoir dans quel état je le finirais (en boitant, avec ou sans béquilles)…

Donc je décide de participer à cette course sur un coup de tête début juin. Il me reste quelques semaines d’entrainement pour rattraper le temps perdu – un repos forcé de plusieurs mois suite à une vilaine blessure aux psoas contractée lors des 100 kms de Millau - et je redouble d’efforts à vélo (plat de résistance de l’Embrunman). La condition physique est correcte mais je suis loin encore de mon meilleur niveau. Ce qui me botte avant toute chose dans cet ultra c’est la perspective de partager chaque kilomètre en compagnie de Greg et Bertrand. Plus un troisième larron, Tom, qui fera également le voyage en Suisse avec son père mais ils s’aligneront tous deux sur le 360 kms !

 

Je me garde bien de révéler mon intention d’enchainer les deux courses à la principale intéressée et continue gentiment ma préparation pour Embrun. Le 15 août a lieu donc l’Embrunman. Cette course je la gère étonnamment bien et finis sans blessure, à une honorable 250 ème place, après avoir remonté au bas mot 800 coureurs sur la partie vélo et sur la course à pied. Place à une récupération expresse. A une semaine de la SwissPeaks je me décide enfin à tester mes jambes et mon matos (bâtons, sac de course) dans les monts du Vaucluse. Une sortie à la Vigie puis une autre, le lendemain, dans le raidard des Cabanes et me voilà fin prêt. C’est seulement à partir de ce moment-là que je commence à penser à la course. Avant j’avais besoin de couper et de faire le vide dans ma tête pour me ressourcer. Désormais, j’ai l’impression d’être un homme tout neuf. Les derniers jours sont consacrés à faire du jus, à la préparation du sac de course et à étudier le règlement, la typologie, le profil de course…  C’est aussi l’occasion de belles joutes verbales et de quelques passes d’armes avec mes compères d’aventure sur le choix de la veste « grand froid », du bien-fondé du tannage des pieds au jus de citron (jaunes ou verts, telle est la question) ou encore sur la nécessité ou non de s’appliquer de la vaseline sur les tétons. Des questions essentielles qui agitent toute la communauté d’ultras-traileurs à l’approche des grandes échéances.

Quand j’annonce à mon entourage mon départ imminent pour cette course, un vilain rictus se lit sur toutes les bouches. Aura-t-il récupéré à temps ? Impossible ! Il faut plusieurs mois pour digérer physiquement et mentalement un Ironman… C’est marrant parce que moi, à aucun moment, je ne doute de ma capacité à revoir le Bouveret où siège l’arrivée, sur les berges du lac Léman. J’ai programmé mon cerveau à ce seul et unique but : finir. Peu importe la manière, tant qu’il y a l’ivresse et la médaille de finisher au bout du chemin ! Je pense qu’Embrun y est pour beaucoup dans ce surcroît de confiance. Mes problèmes de santé aussi. Les jours qui ont précédé l’Embrunman, je vivais une énième crise de vertiges, mon corps était affaibli, courbaturé comme si je venais de boucler deux marathons de suite. J’abordais la course dans les pires conditions possibles et pourtant, le dos au mur, une partie de moi s’est rebellée. Comme Thibaut Pinot après l’épisode de la bordure dans le dernier Tour de France, j’ai eu « la rage » et l’envie d’en découdre. Il fallait que je frappe un grand coup, que je sorte de ma zone de confort. A l’origine je n’avais pas prévu de prendre les prolongateurs de cintre car je ne visais pas un temps. La veille de la course, je décide alors de placer deux barres en aluminium sur le guidon et tant pis si je ne me suis pas entrainé depuis plusieurs mois avec. Tant pis pour mes lombaires. J’avais envie de me tester, de voir ce que j’avais dans le ventre quitte à exploser à mi-parcours mais au moins j’aurais fait preuve de panache. La suite vous la connaissez…

 

 

Il est 19 heures en ce jeudi 5 septembre. Il pleut des cordes dehors. La navette nous a déposés quelques instants plus tôt, près du barrage de la Grande Dixence que l’on distingue au-dessus de nous perdu dans le brouillard, dans cette base de vie (pour les coureurs du 360) qui tient lieu de départ. Altitude 2000m. Nous avons une heure pour nous préparer et manger avant le coup d’envoi prévu à 20h. Le temps est à la pluie et à l’humidité. On annonce une tempête de neige sur les hauteurs du massif. Mais pas de quoi nous démoraliser. L’excitation et la tension sont à leur comble. Nous enfilons joggings imperméables et vestes Gore-tex conçues pour la pluie et le froid, juste le temps d’avaler quelques œufs durs et du gruyère et une personne de l’organisation nous annonce que le départ sera donné plus tôt que prévu, dans un quart d’heure ! Petite montée de stress, on enfile cache-nez, capuches et gants de ski et nous voilà dehors, blottis sous l’arche rouge dont le sponsor principal Generali est inscrit en gros caractères. Briefing rapide puis les rares suiveurs venus nous encourager entament avec le speakeur le décompte final 10-9-8… C’est parti pour une longue « randonnée » dans le Valais. Temps limite 52 heures. Bref, faut pas traîner...

L’allure est assez soutenue dans les premiers lacets qui nous mènent au barrage. Les conversations s’éteignent à mesure que le dénivelé augmente et les respirations des coureurs se font de plus en plus audibles. L’altitude fait déjà son travail de sape. Devant Greg et moi nous relayons et imprimons un tempo en veillant à ne pas imposer à Belette – sobriquet de Bertrand - un rythme trop élevé en ce début de course. Plusieurs fois Bertrand se laisse distancer et quand il revient à notre hauteur son souffle trahit des sensations que je jugerais de « moyennes ». Le doute s’insinue en moi : et s’il était dans un mauvais jour ? Personne n’est à l’abri d’un mauvais jour. Cette idée ne m’a jamais effleuré l’esprit et je ne me sens pas vraiment concerné par ce personne. L’excitation du départ efface ces signaux auxquels on aurait dû prêter davantage attention. La nuit fait son apparition suivie de quelques flocons. Un vent austral souffle sur la montagne. Les frontales illuminent l’obscurité sans lune que parvient à égayer la neige. Le spectacle des frontales qui se suivent comme une armée de lucioles est toujours impressionnant. La pente devient sérieuse (30 parfois 40% d’inclinaison) et à de nombreuses occasions nous franchissons des petits ruisseaux et des coulées de boue en faisant des petits sauts en s’aidant des bâtons, pour garder les pieds secs le plus longtemps possible. Le terrain laisse place à des rochers maintenant et à chacun de nos appuis la semelle glisse de quelques centimètres. Notre progression est très lente : 2 km/h maxi. Belette resté muet jusque-là nous demande de ne pas « forcer l’allure ». Greg lui répond que l’on maintient le même rythme qu’au début mais comme ce dernier n’est pas à l’aise sur ce terrain de plus en plus chaotique il perd régulièrement quelques mètres puis quelques dizaines de mètres et il doit produire un effort pour revenir sur nous. Je décide de me mettre derrière lui pour ne pas créer d’écart inutile entre nous. Tout à coup il s’arrête. La neige tombe drue et j’en profite pour me glisser un sac poubelle par-dessus moi afin de protéger mon sac. Je le vois qui peste contre son gant ou son bâton. Il cherche désespérément à enlever sa dragonne mais celle-ci reste coincée dans le gant trop épais. Plusieurs coureurs nous dépassent et au bout de quelques instants il se décide à repartir. Son allure est de plus en plus lente et son agacement perceptible malgré son silence. L’écart se creuse avec le groupe de Greg et je reprends les devants pour augmenter sensiblement le rythme mais à chaque fois que je me retourne 10,20 mètres nous séparent. Je le laisse de nouveau reprendre la tête car mes arrêts fréquents pour l’attendre risquent de le décourager.

Au 11 ème km, il m’annonce le plus naturellement du monde, comme si ses paroles ne le concernaient pas, vouloir arrêter. Cela ne fait que 2 ou 3 heures qu’on est parti, je m’étais préparé à tout sauf à ça. Je cherche à lui remonter le moral, je lui rappelle que nous sommes dans la partie la plus exigeante du parcours, qu’après ça ira mieux etc. mais rien n’y fait, il ne cesse de tomber, de se relever comme si de rien n’était, sans effectuer le moindre commentaire et c’est d’ailleurs ce qui me surprend le plus. On dirait qu’il est sorti de sa course, que son esprit est ailleurs. Et pour couronner le tout, la poche de son camelbag se perce, il n’a plus d’eau et je continue ma route sans m’en rendre compte. Heureusement il y a un point d’eau au sommet du col de Louvie (2888m) que je ne vois pas, en raison de la tempête qui sévit dans le Valais. Je l’attends dans l’obscurité la plus totale et guette les lumières qui redescendent en direction du lac (2218m). Je demande à chaque frontale : « c’est toi Bertrand ? » et mes paroles demeurent sans réponse, balayées par un vent glacial. Il se passe cinq bonnes minutes et mes doigts des mains commencent à tambouriner dans mes gants. Je perds patience et remonte la pente dans le sens inverse. Le voilà enfin qui s’approche d’un pas hésitant, les bâtons fouillant le sol à la recherche d’une prise ferme. Il m’explique sa mésaventure et nous nous remettons en marche aussitôt. Soudain quelqu’un nous dépasse et déclare à haute voix, comme pour lui seul : « c’est foutu. on n’y arrivera pas ! ».  « Les délais, c’est trop tard… » se contente-t-il de répondre face à mon incrédulité, résigné et persuadé que la fin approche. Je suis pétrifié par ses paroles. J’étais tellement focalisé sur Belette et sur notre progression de tortue que j’en avais oublié l’existence des barrières horaires. Cette fois c’en est trop ! Bertrand analyse très vite la situation et m’enjoint de partir sur-le-champ. Je ne me fais pas prier. J’avale les 4 kilomètres qu’il nous reste pour atteindre le premier ravitaillement au km 22 au pas de course, en me faufilant sur le sentier étroit au milieu des coureurs étrangement apathiques et peu soucieux du scénario qui est en train de se jouer. Il m’est impensable que je puisse être mis hors course dès le 1er ravitaillement !

Je cours tellement vite que je n’ai pas le temps de saisir les réponses aux questions que je lance à la dérobée à ceux qui me précèdent mais une première alerte me stoppe net dans mon élan : lors d’un mauvais appui mon genou droit se déboîte et une vive douleur s’ensuit. Pas le temps de m’en formaliser. J’aperçois tout à coup des lumières en contrebas et mon pouls cogne contre ma poitrine à l’idée que je suis peut-être – déjà - éliminé. En arrivant au ravitaillement, je cherche dans le regard des bénévoles un élément de réponse confirmant mes craintes mais aucune réaction dans ce sens sur leurs visages à part un sourire, un « bravo » et un implacable « la soupe c’est par ici ». Et sur qui je tombe ? Greg, qui nous attend depuis trois quart d’heure. Je lui explique la situation : Belette est loin derrière, il va abandonner, il est plus dedans, il en a marre, il prend aucun plaisir. Passée la déception – nous nous étions jurés de finir à trois - nous décidons de poursuivre sans lui.

 

Je suis sur les nerfs et au bout de 50 mètres, alors que je décide de m’arrêter sur le bord de la route assouvir un besoin pressant, je perds Greg de mon champ de vision. En réalité je suis persuadé qu’il est au téléphone avec quelqu’un, je l’ai pris pour une autre personne et m’imagine qu’il a rebroussé chemin je ne sais pourquoi, j’en fais autant et ne cache pas mon agacement aux coureurs qui me croisent. Mais que fait-il bon sang ? A-t-il continué ? Je reprends le parcours dans le bon sens en pestant contre moi et contre les astres pas alignés ce soir-là. Une frontale surpuissante à l’arrêt m’oblige à baisser les yeux : c’est lui. La pression redescend d’un étage et nous abordons une montée très raide de 2 kms. Greg, bien reposé, imprime la cadence d’un officier et je suis content de suivre. On bavarde entre deux inspirations. On est remontés à bloc et déposons bon nombre de traileurs qui s’écartent pour nous laisser passer. Grisant ! On profite de cette accalmie relative (pente et neige) pour ouvrir nos vestes, souffler un bon coup et lever les yeux au ciel. Même privée d’étoiles, la nuit est parfaite. On s’amuse à constater les écarts creusés avec nos poursuivants immédiats et entamons la remontée vers la cabane de Mille (2482m), notre prochain arrêt.

Le froid et la neige font leur réapparition à l’approche du refuge. On décide de s’arrêter brièvement car les lieux sont transpercés par des courants d’air qui s’infiltrent à travers les rondins de bois et la vue des coureurs affalés par terre sous des couvertures en laine ne laisse rien présager de bon. On ajoute une couche supplémentaire à notre tenue et entamons les 1683m de dénivelé négatif qui doivent nous conduire au pied de Champex. La tempête nous pousse à courir vite malgré la réduction de notre champ visuel, pour ne pas geler sur place. Mes doigts de main me font horriblement mal et je me hâte en tête. Greg me suit à distance, à son rythme. On ne voit qu’à quelques mètres et il est impossible de savoir si l’on suit ou même si l’on discute avec la bonne personne. A une altitude plus acceptable, la neige cesse de tomber et se transforme en légère bruine. Cette descente est interminable, le jour se lève peu à peu et toujours pas de signe de village ou de base de vie. Notre vitesse, lamentable, est de 25 mns au kilomètre. Mon genou se bloque à plusieurs occasions et m’arrache à chaque fois un gémissement. Je gamberge : il nous reste 120 kms, je ne tiendrais pas bien longtemps si le sort s’acharne ainsi sur mon genou. Je tends ma jambe fragilisée le plus possible lors de mes appuis mais la rotule ne cesse à chaque raté de se luxer. Je compense autant que je peux avec l’autre jambe.

Peu à l’aise du tout dans cette partie descendante technique, nous nous laissons doubler par tous les coureurs que nous avions dépassés un peu plus tôt. On s’impatiente d’arriver au pied de la prochaine ascension qui nous mènera à notre première base de vie. Celle-ci, régulière dans un premier temps puis en élévation constante, nous apporte quelque répit et l’on reprend avec la plus grande joie notre rythme de croisière. Enfin nous traversons le village de Champex et arrivons sous la grande tente aux alentours de 9h du matin. Un thé, un plat de pâtes et une soupe pour Greg nous font le plus grand bien. Ainsi que des vêtements secs et une nouvelle paire de chaussures pour tous les deux. 57 kilomètres nous séparent de la prochaine base de vie et tout ragaillardis nous tirons des plans sur la comète : « selon mes calculs on devrait y être avant la nuit, vers 20h. » se félicite Gregory. Je décide alors de ne pas prendre de veste technique, seulement un coupe-vent et de faire l’impasse sur les gants inutiles la journée. Grave erreur ! comme nous le constaterons plus tard.

Le parcours qui s’offre à nous maintenant accuse un profil descendant, on longe un lac puis on récupère un chemin en pente douce, sorte de DFCI,  où l’on peut courir sans se fatiguer. Ce tronçon est emprunté également par l’UTMB et constitue un petit replat bienvenu. Puis la montagne reprend ses droits et nous entraine vers le col de la Forclaz sur des pentes abruptes en sous-bois. Le paysage est magnifique : nous passons au-dessus d’une cascade et arrivons sur des pâturages verdoyants et humides où siègent des vaches d’Hérens (une race bovine noire originaire du Valais), quelques chalets et une grande ferme où nous attend le ravitaillement du 63ème km. Une pièce exigüe, à l’arrière du bâtiment, qui exhale la soupe bon marché. Nous posons devant une énorme marmite et remplissons nos poches de quelques gâteaux. En quittant la Giète, je tombe miraculeusement sur une paire de gants que j’enfile immédiatement, qui me vont à merveille, et que je range dans mon sac. Ça peut toujours servir…

Sur le sentier étroit qui redescend vers la forêt, en direction des gorges mystérieuses de Tête Noire, nous dépassons énormément de promeneurs de toutes les nationalités et une dizaine de chevaux qui appartiennent à la ferme et s’en vont trotter avec leurs guides. Des chaînes ont été placées tout le long des escaliers de la Tête Noire ; le manque de lucidité causée par une nuit blanche pourrait nous porter le coup fatal. La vue sur ces gorges est impressionnante, de quoi donner le vertige. Je prends quelques photos de Greg qui fait semblant de s’assurer et d’éprouver des difficultés sur ce sentier et j’en profite également pour croquer dans une barre récupérée sur un ravitaillement. Quelques minutes plus tard, j’ai le cœur barbouillé et des sueurs froides qui me remontent le long de la nuque. La gorge forme une cuve et s’incline de l’autre côté sur le même type de sentier, à 30% de déclivité. Quelques coureurs nous escortent et je m’efforce de penser à autre chose pourtant je suis saisi de vomissements et m’éloigne de quelques mètres pour laisser échapper des glaires. Les derniers mètres pour atteindre Finhaut sont un cauchemar mais fort heureusement, après un passage aux toilettes et un thé vert brûlant agissant sur mon ventre comme un pansement gastrique, je suis tiré d’affaire.

3 cols nous attendent : le premier, redoutable, culmine à 2482 mètres. Il a pour nom le col de Barberine. BAR-BE-RINE. Un  nom qui évoque un personnage sorti tout droit d’un conte ou d’un roman de Stephen King. Un col qui porte bien son nom : montée sèche, drue, mortelle sur la fin. Après avoir laissé sur notre gauche le splendide lac d’Emosson, dont la vue sur le Mont Blanc et sur un glacier était noyée dans un épais brouillard, nous nous dressons dans la pente et progressons laborieusement dans les derniers lacets en zigzag couverts de moutons au nez noir pas très commodes et de pierres sombres. Mais le pire reste à venir : la descente dans la caillasse qui crée à tout moment de petites avalanches. La pente est démesurée, il faut planter les bâtons dans la terre pour ne pas dégringoler et avoir souscrit une bonne assurance vie. Nous traversons un cours d’eau parsemé de rochers glissants, aiguisés comme des couteaux de cuisine, couleur fin de monde, dont l’adhérence est très aléatoire. Une véritable boucherie. Mieux vaut aimer la viande. Ce paysage d’apocalypse, en débris, s’assombrit avec la tombée de la nuit et la pluie qui refait surface comme un orage de cendre.

Le col d’Emaney est une petite combe surplombée par la Tour Sallière qui ne ressemble aucunement à une tour mais plutôt à une succession d’arêtes rocheuses.  Le rocher est médiocre et demande souvent de grandes précautions, d’autant que le brouillard s’installe au-dessus des 2000m. Une expérience alpine, longue et sauvage qui nous porte vers la conclusion de cette trilogie sur 25 kms : le col de Susanfe (2494m). Il est minuit quand nous quittons l’auberge de Salanfe au 92 ème km : un lieu sinistre, où reposent des silhouettes grelottantes sur des matelas posés à même le sol, emmitouflées dans des couvertures en laine sentant le renfermé. Greg décide de dormir 5 minutes pendant que j’entaille mon sac poubelle avec un canif pour l’enfiler sous mon coupe-vent. La fatigue se lit sur tous les visages, creusés par des rides profondes. Deux coureurs avec qui je discute en mangeant des tartines de pain avec une variété de Nutella suisse, ont décidé de jeter l’éponge et attendent le lever du jour pour être rapatriés vers Champéry, la prochaine base de vie. Nous bavardons avec les deux Loïc que nous avions croisés un peu plus tôt et qui font course commune. L’horloge interne de Greg claironne et il se lève instinctivement, comme le ferait un revenant pour qui le temps n’a plus d’emprise sur lui. De sa bouche pâteuse il demande : « je me prépare un sandwich et on décolle ? ». Ok mais il ne faudra pas s’endormir en chemin. Le vent dehors gronde et soulève les tuiles ; des frissons me parcourent le corps rien qu’à l’idée de mettre un pied dehors.

Nous entamons l’ascension de Susanfe bille en tête et rejoignons très vite les deux Loïc. Greg se cale un moment sur leur rythme mais s’aperçoit très vite que je ne l’entends pas de cette oreille. Il me suit enfin, c’est en tout cas ce que je crois. Le dénivelé devient sévère et je jette un coup d’œil de temps à autre pardessus mon épaule pour m’assurer qu’il est toujours à mon contact. Je dois m’arrêter tous les 20 mètres pour trouver la direction à prendre. Le balisage lumineux – les petits fanions rouges qui réfléchissent dans l’obscurité - se voit au tout dernier moment. Sur notre gauche le vide béant. J’attrape mes deux bâtons avec la main gauche, je m’efforce de ne pas regarder plus bas ni de trop penser aux conséquences d’un dévissage et empoigne les chaines fermement de l’autre main. Je parle à Greg pour rester maitre de la situation. Il me répond par des « ouais » indéchiffrables, qui sonnent creux dans sa bouche. Je place son mutisme sur le compte du stress et de ma surdité. Je le mets néanmoins en garde contre tel passage dangereux, je m’excuse quand je crée tel éboulis. Maintenant nous escaladons pratiquement la paroi. Il faut chercher avec le pied une bonne prise pour se mouvoir sur des gros blocs de granit. Les flocons nous fouettent le visage. Je n’ai qu’un but : atteindre le sommet. Encore quelques centaines de mètres dans le noir le plus absolu puis un simple panneau directionnel faisant office de col.  « Nous y sommes ». Mes mots se perdent dans les ténèbres. « Greg ?... Greg, ça va ? ». « Oui » répondit-il laconiquement, d’une voix méconnaissable. Son corps est tourné vers ce qui semble être une piste noire : un vide abyssal. Je ne parviens pas à distinguer son visage calfeutré dans sa capuche. « C’est ici » me montre-t-il avec son bâton. « Greg c’est quoi cette voix ? Je te reconnais pas ». « Peut-être parce que c’est pas Greg… » rétorque-t-il avec une pointe d’amusement. Je suis sidéré. Cela fait près d’une heure que je m’adresse à un étranger sans que ce dernier juge utile de me le dire. Est-ce que c’est le froid qui rend les gens bêtes à ce point ? Mais la température négative ne me donne pas d’autre choix que de le suivre dans la descente ; m’orienter dans l’ascension fut une tâche bien trop pénible et j’aspire dorénavant à rester dans le sillage de quelqu’un qui me « ferait la trace ». Et puis le col est trop exposé pour ne pas y laisser un doigt de pied ou un majeur. Je suis sûr que Greg n’est pas loin et qu’il reviendra sans problème sur nous. Par chance ce drôle de compagnon est très mauvais descendeur et après un quart d’heure de tâtonnement fébrile parmi les pierres une frontale nous éclaire de derrière et je sais au fond de moi que ce ne peut être que lui. Bingo !

 

 

Nous apercevons les contours d’un refuge : la cabane de Susanfe indique le chiffre 2100 sur l’altimètre. Nous venons de parcourir 400 m de dénivelé négatif en seulement 2 kms et deux heures éreintantes. Mes chevilles n’en reviennent toujours pas ! Décidément, ici dans les Alpes suisses, les dimensions ne répondent pas aux mêmes valeurs que dans le reste du monde : un kilomètre en parait 10. La mesure est suspecte, floutée. Je soupçonne les Suisses de calculer les distances à la louche, sans outil sérieux. L’accueil est excellent. N’oublions pas que nous sommes au beau milieu de la nuit et que dans la cabane il fait tout juste quelques degrés en plus ! Les bénévoles font preuve une fois de plus de chaleur humaine mais nous sommes trop fatigués pour leur donner le change et communiquer avec eux. 10,6 kms nous séparent de la prochaine base de vie située à Champéry où nous attend une sieste de 20 mns amplement méritée. Ces 10 kms - une simple formalité en temps normal, tout juste une heure – seront les plus éprouvants de toute ma vie. Accompagnés des deux Loïc qui marquent également le pas, nous y viendrons à bout après 4 ou 5 heures d’un combat acharné avec notre mental, une bataille qui nous videra du peu d’énergie qui nous reste. Quand les lumières du village de Champéry nous nargueront au loin, nous serons tous en ordre dispersés, en « ordre de bataille » si l’on veut: Greg et Loic B. ouvrant la marche quelque part devant moi – mes genoux me travaillent sans répit -  et un Loïc physiquement touché et qui n’a plus la ressource mentale pour continuer, qui ferme la marche et qui abandonnera la course quelques instants plus tard. Quand je rentre dans le gymnase de Champéry je n’éprouve aucune joie, que le désir de me changer et de m’assoupir. Pourtant une terrible nouvelle nous attend : dans 15 minutes on doit décoller sinon on est mis hors course. Au dernier pointage nous avions 4 heures d’avance sur la barrière horaire ! Que s’est-il passé ? Comment est-ce possible que nous soyons autant à la bourre ? Cette information nous laisse perplexes, complètement sonnés. Après quelques minutes pour digérer la nouvelle nous décidons de mettre en place un stratagème. Tant pis pour la sieste ! On est au km 110. Il nous reste 60 – 70 en fait, encore un sale coup des Suisses ! – et nous n’avons qu’un impératif : finir, oui, mais finir dans les délais.

Je décide de prendre la tête des opérations et j’informe mes collègues que désormais il n’y aura plus de temps mort, quand quelqu’un aura envie de pisser, les autres diminueront l’allure sans s’arrêter pour laisser le collègue rentrer… Les lettres DNF ne font pas partie de mon vocabulaire, abandon non plus. Je verrai le lac Léman même si je dois finir sur une jambe ou en rampant. Greg et Loïc suivent une vingtaine de mètres derrière, ils échangent quelques mots, que je désapprouve intérieurement. L’heure n’est plus à parlementer ainsi, gardez votre énergie, vous allez en avoir besoin, me dis-je, pour les 7 prochains kilomètres : un raidard qui ne descend jamais sous la barre des 25 %. Dans les premiers lacets, Gregory se fait distancer, Loïc revient à ma hauteur et à la sortie de chaque virage on le distingue plus bas dans le jour naissant – une lueur blafarde perdue dans le bois. On a beau réduire l’allure, il n’avance plus et disparait inexorablement de notre lunette. On décide de l’attendre. Les minutes défilent. Greg n’est plus que l’ombre de lui-même. En l’observant de plus près, son teint laiteux nous saute aux yeux. « Les gars j’y arrive plus. J’ai plus d’énergie. Faut que je pionce. Allez-y sans moi. Au prochain ravitaillement je m’allonge et si je ne me suis pas refait une santé, j’abandonne ! ». Mon monde s’écroule une deuxième fois. Non Greg, pas toi ! Je cherche à le persuader du contraire mais sa décision est prise. Dormir puis, il n’y a plus le moindre doute sur la finalité : abandonner. Nous avons le diable aux trousses. Inutile de vous préciser qu’une sieste maintenant est synonyme de fin de course pour tout le monde. Pas d’autre alternative que de continuer sans lui. Un vrai crève-cœur mais une décision qui nous parait juste à tous les trois. J’ai déjà frôlé la correctionnelle une fois avec Belette, c’est triste pour Greg mais c’est ainsi. Cela fait 35 heures que notre aventure a débuté et elle ne s’achèvera pas ainsi au 120 ème km. Je n’ai jamais été aussi loin dans l’effort, à ce stade je viens de réaliser le double de ma distance record en trail : 60 kms au trail de Gap’en Cimes !

Avec le lever du jour et un rayon de soleil qui perce les nuages, notre volonté est décuplée. Désormais plus rien ne pourra nous arrêter. Si la tempête et deux nuits sans sommeil ne nous ont pas effacés des tablettes, seul un accident peut nous détourner de notre but : être finisher. On jubile maintenant, on se raconte à quel point nous sommes chanceux de vivre ces instants privilégiés, d’autant que la pluie a enfin cessée et que le beau temps parait s’installer dans le Valais. Cette carte postale plus vraie que nature nous enchante littéralement. Il est trop tôt pour s’avouer vainqueurs et sortir les téléphones portables de nos sacs mais nous garderons très longtemps ces paysages dans nos mémoires.

 

 

 

Nous arrivons à Morgins au kilomètre 128 vers 9h du matin après une portion roulante que nous avalons à près de 10 km/heure. 4 heures d’avance sur la dead-line, allez comprendre ! Des applaudissements guident nos pas dans le village. Un plat de pâtes et du yaourt à la fraise plus tard – une terrible envie de lacté ! – et nous nous affalons sur des matelas au fond du gymnase pour une sieste éclaire. 20 minutes de déconnexion profonde malgré les conversations qui battent le plein autour entre des athlètes défaits et les familles venues assister au passage de leur champion. Beaucoup de femmes et d’enfants sont là et remontent le moral des troupes. L’atmosphère est décontractée voire souriante malgré la fatigue et les blessures. Bon nombre d’entre nous se font masser et dorlotés par leurs moitiés. L’ascension qui se présente – la 11ème au programme – à la sortie du village ressemble à tant d’autres : toujours le même schéma, une langue de bitume légèrement montante puis on met le clignotant à droite et on va droit dans le « mur », au sens propre. Dorénavant l’altimètre ne dépassera plus les 2000m : 1992m pour le Bec du corbeau. Les trente derniers kilomètres ne seront qu’une succession de montées et de descentes, sur des crêtes, avec un panorama époustouflant sur la vallée et les pics suisses (Swisspeaks) de part en part. Nous profitons davantage de ces paysages oscillant entre un gris minéral et une palette de verts aussi large que les nuanciers de couleurs des rayons de bricolage en prenant des photos à chaque point de vue. Entre Conches et Torgon nous croisons le père de Loïc engagé également sur le 170 mais qui a dû abandonner la veille à cause d’une blessure, ce qui ne l’empêchera pas de nous accompagner jusqu’à l’avant-dernier ravitaillement, km 145. Pas le plus mémorable d’entre tous mais passons. Plus qu’une vingtaine de kilomètres – un jet de pierre vu ce que l’on vient de traverser. En reprenant notre marche mon genou gauche et ma cheville droite me rappellent sévèrement à l’ordre. Cette coupure dont on aurait pu allègrement se passer (je crois n’avoir jamais trempé les lèvres dans du thé aussi mauvais de toute ma vie) sonnera le glas de mes intentions de finir en courant. Je boite de plus en plus et il m’est impossible de plier la jambe. Les 500 derniers mètres de dénivelé positif et les 1000 mètres et des poussières en négatif vont être sacrément compliqués ! C’est là qu’on va voir si j’ai du mental. Loïc est en tête et s’arrête régulièrement pour m’attendre : il souffre également de ses genoux, une de ses rotules est rouge écarlate. J’exagère à peine.

Au Planelet (1666m) on annonce un dénivelé restant de 350 m. Mon genou me fait horriblement mal, je demande à Loïc de poursuivre sans moi, bientôt la nuit va tomber et j’ai une pensée pour son père qui doit déjà l’attendre au Bouveret. Il fouille dans son sac à la recherche d’un strapping – Loïc est médecin – qu’il me pose sur l’articulation, pour soulager le Fascia Lata qui est tout enflé. On se souhaite bon courage pour la fin et on se donne rendez-vous à l’arrivée mais au fond de moi je sens que je ne le reverrai pas. Le mode survie est actionné. Je force du mieux que je peux avec les bras pour compenser le travail des jambes. Parfois quand il y a une marche à enjamber, je m’incline sur le côté pour tendre la jambe au maximum à l’opposé. Je ressens de suite les bienfaits du strapping qui immobilise mon tendon. C’est un miracle d’avoir eu Loïc à mes côtés sinon mes chances de regagner l’arrivée dans les délais auraient été compromises. Dans cette dernière montée je parviens à le garder en point de mire et lorsque j’atteins le sommet, il est arrêté sur le bord de la route et prépare sa frontale. La nuit tombe peu à peu dans le Valais, j’aperçois le ravitaillement de Taney en contrebas. Loïc est repartie devant quand soudain une voix de derrière m’appelle. C’est Gregory. Je suis abasourdi. Belette ne doit pas être très loin. Ils ont tenu à venir nous encourager au sommet de la dernière difficulté me dis-je. C’est chic de leur part. Greg me sert dans ses bras et son excitation me parait saugrenue. «Quelle remontada ! Jamais j’aurais pensé revenir sur vous ! ». Hein ? Je suis confondu. Je ne comprends pas bien à quoi il fait allusion. Puis tout s’éclaire dans mon cerveau en quelques secondes. Greg est toujours en course ! Il n’a pas abandonné, il a poursuivi seul avec l’espoir de nous rejoindre mais ses messages envoyés sur le portable de Loïc – le mien était en mode avion - sont restés sans réponse. Il est métamorphosé par rapport à ce matin, il est gonflé à bloc. Son enthousiasme fait plaisir à voir mais je suis beaucoup trop atteint physiquement pour le partager. « Je trace maintenant, plus que dix kilomètres de descente et c’est l’arrivée !!! ». Ma première réaction est la déception. Je réplique que je ne peux pas le suivre, vraiment pas, tout en réalisant que je ne suis pas inclus dans ses projets. Il est tellement excité par son retour dans la course qu’il en oublie que nous étions venus ici pour finir à trois puis à deux. Sur le coup je suis vexé qu’il ne me propose pas de terminer ensemble, main dans la main pour la photofinish, mais le lendemain matin, après une nuit de repos, les choses m’apparaitront sous un autre angle. Au contraire sa décision coulait de source, il devait aller au bout de son périple seul. Personne ne pouvait imposer à quelqu’un passé aussi près de l’abandon et qui vient de réaliser un authentique exploit en solitaire de se « sacrifier » à la cause d’un autre et rompre une si belle dynamique. En outre ces circonstances de course m’auront permis de connaitre une fin aussi dramatique que délirante, en proie aux hallucinations et aux divagations causées par une grosse dette de sommeil. Cette expérience ultime constitue l’apogée de mon aventure. Depuis le temps que j’en entends parler, j’avais envie de me confronter à cette réalité, à ce déferlement incontrôlable des sens.

Pour cela, rien de plus simple, courez pendant 50 heures sans dormir, actionnez votre frontale et laissez vous divaguer. Les cailloux et les feuilles sur le sentier prennent la forme d’animaux, une vache, un écureuil, un cheval. Non pas que vous voyez ces créatures bouger en chair et en os, elles ne sont que le reflet d’un dysfonctionnement du cerveau et de l’image qu’il vous renvoie avec une précision diabolique. Vous avez beau savoir que vous délirez, vous ne pouvez pas vous empêcher de vous arrêter devant le caillou et de fouiller ses aspérités avec les doigts, d’étudier sa texture en grattant avec un ongle ou en le malaxant dans la paume de votre main pour en saisir la forme qui a poussé votre cerveau à y voir un lapin ou un hibou. Vos sens sont en éveil, amplifiés par la frontale et les bruits alentour : une cascade, une source d’eau, une bête qui s’agite dans un coin. C’est une expérience déroutante. Désormais je suis seul au monde, personne ne pointe à l’horizon et parfois je me laisse tomber en plein milieu du sentier et mes yeux se portent sur un arbre ou sur un rocher et je laisse libre cours à mon imagination. Après quelques minutes passées à délirer les yeux mi-clos, je me lève machinalement et poursuis mon chemin. A un moment donné, j’aperçois au loin, à proximité d’une rivière, une caravane avec deux personnes dedans. Je sais pertinemment que c’est une illusion d’optique, je détourne mon regard plusieurs fois et quand mes yeux se posent sur cet énorme rocher, je les vois avec la même précision. Je distingue même la lumière allumée dans la cabine du véhicule qui se réfléchit sur leurs visages sans expression.  Mais le plus drôle c’est que quelques kilomètres plus loin, j’entamerais la conversation avec un Québécois revenu sur moi et qui me confiera avoir vu la même caravane au même endroit. Hallucination collective. Greg me racontera aussi à l’arrivée ses visions délirantes avec les animaux. C’est prodigieux tout de même ce qui est capable de créer le cerveau humain !   

Les trois derniers kilomètres sont horriblement plats, sans saveur, dénués d’intérêt. On quitte la forêt et ses créatures nocturnes pour se retrouver brutalement renvoyés à la civilisation : des phares de voiture indiquent une route que nous devons traverser puis c’est de nouveau la nuit noire qui nous quittera plus jusqu’au Port-Valais. Le vent souffle sur les bords du canal Stockapler, une voie d’eau artificielle qui longe la rive gauche du Rhône jusqu’à son embouchure dans le lac Léman. Pas un chat pour nous distraire, que le vent qui martèle la digue et nos coupe-vents. J’en suis arrivé à un stade où je me fous de tout, la seule chose qui m’importe c’est de dormir. L’arche rouge, celle où nous avions pris des photos le mercredi après-midi de notre arrivée, sous un soleil resplendissant. J’ai l’impression que cela fait une éternité. Nous sommes le samedi 7 septembre, il est 23h24 et je franchis la ligne 51h après être parti de la Grande Dixence. Je suis 74 ème sur 82 coureurs finishers et 250 au départ. J’entrevois Loïc et son père dans les derniers mètres, qui ont attendu que je franchisse la ligne avant de rentrer à leur hôtel. Greg est là aussi, sous une couverture fournie par l’organisation. Et il y a Tom bien sûr, et son père Jean-Jacques, qui ont traversé toutes les alpes suisses en 5 jours en semi-autonomie soit 360 kms et 26000 m de dénivelé positif. Tous mes amis sont là malgré le froid et me félicitent avec force gestes pourtant je suis ailleurs, incapable de sourire ou d’exprimer une quelconque émotion, l’esprit perdu encore dans la montagne. L’aventure prend fin ici, sur la lagune, mais elle vivra longtemps en nous. 

MON PLONGEON DANS L’ULTRA, par Renaud Dumas

Une histoire folle, un défi personnel, une aventure qui débute un 16 janvier 2019 où lors d’une conversation avec d’autres traileurs du club sur une certaine SWISS PEAK, course aux formats hors normes (du 25 au 360 km), je me dis, « tiens, pourquoi pas ? Pourquoi ne pas essayer ? » Et me voilà devant mon ordinateur à chercher un événement aux dimensions extravagantes et la voila, devant moi,  le « Grand Raid du Ventoux » avec toutes sortes de distances du 27 au 100km solo et relais en passant par du 55 km. Ni une, ni deux, je m’inscris sans trop réfléchir.

Première étape CHECK !

Deuxième étape, l’annoncer à ma femme et mes enfants. Ces derniers me regardent avec un mélange de stupéfaction et d’incompréhension tout comme les amis à qui j’annonce ce choix et me prennent pour un fou !

Il faut dire que le contexte est compliqué avec une maison en construction, une certification HAS à la clinique à préparer, la vie quotidienne à gérer et maintenant un programme d’entraînement à intégrer… CHECK !

Troisième étape….l’entraînement. Un ultra ne se prépare pas à la légère, je trouve un planning sur 3 mois avec 4 sorties par semaine mélangeant course à pied avec des séances au seuil, du fractionné, des sorties longues (5 à 6 heures) et du vélo pour éviter au maximum les blessures car j’oubliais, depuis septembre 2018 je traîne une « saloperie » aux mollets….

Les semaines se passent à un rythme effréné avec quelques courses de préparation : Mormoiron, Fontaine de Vaucluse, Glanum, Ergy trail du Ventoux. Les kilomètres au compteur s’empilent aussi, avec un mois de Mars frôlant les 400 km.

 J-14 et la phase de décompression pointe le bout de son nez et je réduis considérablement le volume pour faire du gras.

 J-7 la pression monte

J-2 le grand maître de l’Ultra, Thomas BURDIN, m’appelle et me réconforte en me donnant pleins de conseils de gestion complétant ceux de Gregory PERROT et Jean Marc ! (merci les gars).

J-1 retrait des dossards à Gigondas où je croise Tom ! Toujours de bonne humeur le mec ! et je rentre chez moi pour préparer mes affaires car je dors chez un ami qui habite à 5 minutes du départ et qui assurera mon suivi….Un bisou à ma femme et mes enfants et c’est parti….une petite bière, un bon plat de pâte et au lit car le réveil se fait à 3h du mat’

Quatrième étape et pas des moindres, le jour tant attendu est arrivé…3h ! RRRREEEEEVVVVVEEEEEIIIILLLLLLLL !!!!!!  branle-bas de combat, je saute du lit, prend mon petit déjeuner, prend une douche, prépare mes sandwichs et autres boissons et c’est parti, direction Venasque.

Je peux vous dire qu’à 4 heures du mat, à part des tarés qui vont faire un ultra, y a personne sur les routes !

Le village de Venasque, si calme habituellement, accueille en ce samedi 27 avril 2019 plus de 500 coureurs. L’excitation me gagne et l’attente du départ est bien présente. Tellement présente que je sectionne le tube de mon camelbak en fermant la porte de la voiture…montée de stress mais heureusement que mon pote était présent et est reparti chez lui pour chercher une nouvelle poche que je remplirai plus tard pendant la course.

« 05h00 du mat’ j’ai des frissons »…le départ est donné et me voilà embrigader au milieu de toutes ces frontales qui amorcent la direction de la Nesque. Le groupe s’étire au fur et à mesure mais je reste dans le peloton principal et ça, sur plusieurs dizaines de kilomètres.

Après 20 km, je commence à avoir des crampes intestinales qui m’obligent à faire une pause, histoire de contribuer à la fertilisation de notre magnifique biotope.

Les paysages défilent sans grandes difficultés et nous voilà devant  le premier obstacle : « les gorges de la Nesque », les sentiers sont glissants suite aux averses de la veille, les pentes abruptes mais la traversée se déroule sans encombre. Le lieu est superbe et les panoramas extraordinaires.

Je discute avec quelques coureurs histoire de passer le temps. L’ambiance est bonne enfant, ça change des courtes distances où ca sent la testostérone et on compare à celui qui à la plus grosse.

Mon suiveur me loupe aux 2 premiers points d’eau car je suis en avance sur mes prédictions. Pas grave, j’entasse dans mon sac et repart direction le Ventoux….

Sacré morceau ce Ventoux !!!! Au final je crois que je ne l’aime pas tant que ça ;-)

L’ascension est longue, il commence à faire chaud mais on nous annonce qu’au sommet c’est -6° et du mistral à décorner les bœufs.

Me voilà au chalet Reynard, km55, frais comme un gardon, une pêche incroyable et en plus mon suiveur est là !!!! Je vais pouvoir me changer car je transpire et il faut que je m’équipe pour  affronter le mont chauve…J’enfile bas, veste, bonnet, je mange quelques pâte d’amande et autres victuailles dignes des meilleurs restos….me revoilà rebooster et m’élance….la montée se fait sans encombre et le parcours bascule vers le versant qui donne sur un point du vue époustouflant sur les Alpes enneigées ! Le versant est sauvage, lunaire mais tellement extraordinaire.

J’ai adoré ce moment…mais trêve d’émerveillement, je longe le versant rocailleux du Ventoux pour atteindre le Mont Serein qui est enveloppé dans un épais brouillard. Les -6° sont bien là et le mistral se fait largement sentir. Quelques courageux spectateurs étaient présents pour nous réchauffer le mental. Au final je ne sais pas qui est le plus malade ?

Le sommet est franchi et débute l’affreuse descente monotone et cassante….Aïe ! Aïe ! Aïe ! les chevilles ! Aïe ! Aïe ! Aïe ! les genoux….parlons en des genoux….une douleur commence à faire son apparition et me rappelle la fin du GAP en CIMES 2017 où j’avais abandonner à cause de cette douleurs.

Je descends, par là où j’étais monté 1 mois et demi auparavant car le tracé suivait celui du trail du Ventoux et me voilà au « GROSEAU », fatigué, mal aux cuisses mais moral encore bon.

Je me change pour affronter la nuit, bois une bonne soupe bien chaude et je reprends la route en compagnie de 2 coureurs : 1 qui a des nausées depuis quelques kilomètres et qui malheureusement abandonnera 15 bornes plus tard et un autre, numéro de dossard 73, avec qui j’ai passé le reste de ma course.

Sa présence a été salvatrice car il m’a fait oublier la douleur qui s’installer de plus en plus.

La nuit commence à tomber, le mistral se lève et nous apercevons les dentelles…enfin, les voilà !

Au col de la chaîne, avant dernier point d’eau….mais particularité de celui-ci, y’en a pas…..juste un bénévole, réfugié dans sa voiture. Il nous annonce 7 km avant le prochain….aller c’est parti, on prend notre courage à 2 mains et on monte, on monte. J’ai mal, très mal et j’ai une « espèce » d’ampoule de la mort qui a pris place me faisant crisser aux moindres frottements sur un caillou. La fin s’annonce difficile. Les ascensions deviennent très pénibles et se font dans la souffrance, les descentes viennent se rajouter et au bout de 6 km, la marche….alors là….finir les 10 derniers kilos à 3km/h, ça me fait arriver vers le 1er Mai…je prends la décision, certes impassable si près du but mais je ne me voyais pas traverser les dentelles. J’annonce mon choix à mon binôme qui lui, se sent de continuer et de finir. On se tape dans la main, on se souhaite bonne chance et de faire attention et le voilà qui s’enfonce dans la nuit….Adieu car au final je ne l’ai pas vu sur le classement !

Voilà, mon aventure se termine au dernier ravitaillement, au pas de l’aigle, au 92 km, où l’ambiance et la bonne humeur des bénévoles étaient au rendez-vous. Je tends mon dossard et le numéro 102 s’en va rejoindre les 300 abandons. Je les remercie, monte dans la voiture de mon pote qui m’a prévu une bonne bière, la meilleure qui soit, celle d’après course.

 

Au final, une chouette aventure, que sans hésiter je recommencerai. J’ai adoré cette immersion dans le monde de l’ultra, c’est une gestion totalement différente et cette expérience ne peut se faire qu’avec le soutien de vos proches, une volonté de fer et de bons genoux-;-)

Bienvenue au club (des cent bornards) !

Les 100 km de Millau, ça c'est fait !

Nous étions douze inscrits sur la course reine, douze énergumènes en quête du graal suprême, celui qui se passe de médailles en contre-plaqué et tant convoité par les coureurs de fond, les marathoniens en tête de fil : le titre de "cent bornard" ! ça sonne comme un gros mot, comme une mauvaise blague et pourtant cette expression donne des sueurs froides à des milliers de coureurs de par le monde et inspire le plus grand respect de tous.

Nous étions douze donc, plus les suiveurs à vélo ou streetstepper, plus les accompagnateurs, supporteurs et familles. Malheureusement nous finirons dix à l'arrivée. Eric et Alain ont été contraints à l'abandon en raison d'une douleur tenace au dos pour le premier l'empêchant de courir à partir du 40 ème km et de douleurs aux ventres violentes suivies de vomissements pour le second. Mais tous étaient réunis au parc de la Victoire pour encourager et célébrer leurs copains dans les derniers mètres du parcours. Tous attendirent Alain M., Thierry et Anne-Marie entre 1h et 2h30 du matin. C'est aussi ça l'esprit "cent bornard" ou l'esprit de la Foulée ou l'esprit trail. Peu importe ! Tant que le plaisir et l'amitié sont là. Tant que nous pourrons vivre des moments comme ceux-là, qui resteront gravés dans notre mémoire, qui nous uniront dans l'effort et le dépassement de soi. Car c'est cela qu'on est venu avant tout chercher. Pas une rivalité contre untel ou untel, pas vraiment un chrono (même si ce dernier motive et donne parfois des ailes), non, un désir de se rentrer dedans, de boucler la boucle pour ainsi dire, voire plusieurs boucles dans le cas de Millau, de tutoyer ses limites.

Un grand bravo à tous ! Même à ceux qui ont dû mettre pied à terre en raison de blessures. Car un 100 km est une course à part, qui n'est jamais jouée à l'avance, dont le scénario est impossible à prédire. C'est une course mythique car elle nous interroge sur nous-même, elle bouscule toutes nos certitudes, on s'accroche à elle alors que le corps crie merci, nous implore d'abandonner et pourtant on continue et on puise des ressources insoupçonnées au fond de nous...

Merci à Josée pour son magnifique reportage photos, qui a vécu la course de l'intérieur et nous offre plein de souvenirs de cette journée. A dans trois ans pour la cinquantième édition !

 

Le défi zinzin de Sébastien Climent

Pourquoi se contenter de grimper le Mont Ventoux qu'une seule fois dans la même journée alors qu'on peut atteindre son sommet par trois versants différents et profiter de la descente pour admirer l'un des plus beaux panoramas d'Europe ?
Ah oui, j'oubliais le principal : ce défi se fera à plusieurs, à pied ou à vélo pour ceux qui préfèrent, entre 8h et 18h (en raison du changement d'heure), sans chrono, juste pour le plaisir (d'en baver) !
69 km de montée, 4310 m de D+, le géant de Provence ne nous fera pas de cadeau mais la récompense en vaut bien la peine: le titre honorifique de "cinglé du Ventoux".
Si la fenêtre météo est favorable en début de semaine, il sera possible d'avancer le départ de quelques jours. A l'inverse, la tentative peut être repoussée jusqu'au jeudi 1er novembre (jour ferié) si les conditions le permettent...

Tout seul on va plus vite mais à plusieurs on va plus loin ! Proverbe africain.

Point 100 kms de Millau: J-17 !

Une partie des fadas lors de la fameuse sortie "marathon"
Une partie des fadas lors de la fameuse sortie "marathon"

A moins de trois semaines de la course, état des forces en présence (et des aléas physiques):

Christian est plus affûté que jamais. Il a réalisé de nombreux entrainements à allure 100 km en reliant le Thor à l'Isle deux fois par jour, plus les sorties club et une sortie longue le week-end. Si l'envie est là (on ne sait jamais avec lui !) il pourrait aller chercher son record personnel de l'épreuve: 11h.

Alain R., de son côté, a suivi la préparation de Bruno Heubi, vainqueur en 2005 de cette course, 11 sélections en équipe de France, sans se blesser, ce qui est une performance honorable si l'on se fie aux méthodes d'entrainement rigoureuses du coach. Il affiche une forme olympique et nourrit des ambitions supérieures à son objectif initial : passer sous la barre des 11h. Fred, lui, sera finalement sur la ligne de départ. Il a longtemps laissé planer le doute sur sa participation en raison d'une méconnaissance totale de la distance et du bitume. Il suffit de regarder le sourire qu'il arbore sur cette photo (en t-shirt orange, derrière ses lunettes de soleil noires) pour en conclure que la confiance est là et que la ligne d'arrivée ne lui tend plus que les bras. Avec le bandeau bleu, Alain M. s'attaque lui aussi au Mythe et a effectué la plupart de ses sorties longues aux côtés de son sparring partner de choc Steph (Stouf pour les intimes) qu'il ne quitte plus d'ailleurs. Ce dernier n'en est pas à sa première tentative (il s'agit en réalité de la 3ème) et a partagé avec Alain ses petits secrets, ses petites combines pour aller au bout des 100 kms. Il vient de publier une photo sur les réseaux sociaux où il pavane devant le panneau des 99 kms, appuyé avec nonchalance contre un platane, une main se baladant sur sa hanche douloureuse et la frontale posée crânement sur son front nous obligeant à baisser les yeux. Eric a pour sa part profité d'un été studieux afin de répéter ses gammes sur le macadam, sans pour autant délaisser les sorties en nature où il peut exprimer tout son potentiel physique sans se brider. La difficulté sera pour lui de courir aussi longtemps "en dedans" et de vaincre l'ennui, son principal ennemi. Heureusement sa fille le suivra à vélo pour vérifier qu'il ne s'endorme pas en courant et lui chanter des chansons de Soprano ou de Bruno Mars. Thierry et Seb sont quant à eux dans la spirale des ennuis physiques et des bobos à répétition. Tout juste sortis de blessures assez sérieuses (tendinite chronique chez Titi et contusion osseuse au genou chez Seb), ils récidivent lors de leur préparation avec ce qui ressemble fort à une tendinite du psoas-hanche-fessier. Seb a pu reprendre malgré une gêne présente et un boitement cocasse, Thierry est à ce jour à l'arrêt et après avoir eu un traitement à base d'ondes de choc, son médecin lui a administré le 12 septembre une infiltration pour optimiser ses chances de recourir sans douleur. On croise les doigts pour eux ! Rappelons tout de même que l'objectif de Seb est de passer sous la barre symbolique des 10h, ce qui n'est pas rien pour une première tentative sur cette distance, et se fera un plaisir (si son nerf sciatique ne lui joue pas des tours) de contredire tous ses détracteurs, Alain R. en tête, qui lui ont prédit une fin de course en forme de croix. Greg lui vient de boucler son marathon en Ardèche aux côtés de Bertrand inscrit également à Millau à une allure de sénateur en se racontant des blagues et en pouffant de rire à chaque fois qu'ils se faisaient doubler. Il est dans les temps et ce malgré une préparation écourtée à cause d'une blessure au pied. Et enfin Anne-Marie, notre seule représentante féminine, qui en est à sa deuxième participation et qui de par son expérience de la CAP et sa connaissance d'elle-même ("connais-toi toi-même" disait Socrate "si tu veux franchir une deuxième fois le viaduc !") donne des gages sérieux de réussite.

Mais tout ce petit monde ne pourra regagner l'aire d'arrivée sans le concours et l'assistance de Jean-Marc Climent (le papa de Seb), d'Alex Dechanet (le maître-chien d'Alain R.), de Manuel Canovas qui fera équipe avec Alain M., de Marianne Bertetto (laquelle, sans le vouloir, motivera tous les coureurs qui s'accrocheront aux basques de son papa), sans oublier Audrey Perrot et Sylvain Gallo qui, je viens de l'apprendre dans l'oreillette, sera également des leurs ! Souhaitons bonne chance à tous ces fadas, ces zinzins des parchemins, ces coureurs de l'abime, ces "conquérants de l'inutile" pour reprendre une expression chère à Lionel Terray.

 

Salomon Bandol Classic 2018

La Verticausse 2018 (course du club)

Le trail du Ventoux 2018

Greg, Eric et Christian dans la partie sommitale
Greg, Eric et Christian dans la partie sommitale

 

Mon premier trail du Ventoux par Jean-Baptiste Sabbag:

 

 C'est la deuxième course que je fais, ma première était le 27km de Gap l'an dernier. Dimanche matin j'ai rejoint Sébastien et Renaud chez Christian, qui nous a emmenés au départ à Bédoin. On n'était vraiment pas en retard, mais le temps passe super vite. J'avais un peu le trac, je me sentais embarrassé avec mes bâtons non pliants et je me demandais s'ils allaient pas me saouler au bout de 2km. Je les ai quand même gardés. On a rejoint toute l'équipe de la foulée pour le départ. Avec Cédric et Renaud on s'est positionnés en deuxième partie de peloton et c'est parti !

Je crois qu'on était 1100 inscrits, ça fait du peuple! Les premiers sont partis comme des balles, ce qui fait qu'après les premiers virages, on pouvait déjà voir une grande foule étalée jusqu'à loin, loin devant. Le profil de la course est un peu similaire au 27km de Gap, un V inversé, sauf qu'il est plus long, plus haut, et que la descente est joliment agrémentée (sinon on s'ennuierait) de quelques remontées bien raides et finalement assez nombreuses. En tous cas le message de Tom était clair: il faut arriver frais en haut, parce que le pire reste à faire. Contrairement à Gap où je me suis littéralement cramé dans l'ascension, là je savais que je devais gérer. Je crois que j'y suis mieux arrivé. Au départ j'étais avec Renaud et Cédric. J'ai pris un peu d'avance quand ça a commencé à monter, après les Ocres. Au passage, je ne m'attendais pas à courir sur le sable dans le Ventoux…

Il faut dire un mot des conditions. On en parlait dans la semaine, puis au départ. Il a fait assez froid pour la saison et surtout le Ventoux était coiffé de neige fraiche, 60cm d'après ce que j'ai pu entendre. On parlait aussi de 20km à faire dans la neige, moitié trail provençal, moitié trail blanc… Outre les bâtons et le kway, j'avais prévu les gants, bonnet, tour de cou, et des "Rope Grip", un machin en corde avec des pièces métalliques qui se met sous les chaussures, histoire d'améliorer l'accroche. Au moins, on ne prévoyait pas de précipitation, et le vent était faible ou modéré.

Pas de neige au sol jusqu'au premier ravito vers 15km, ça a commencé juste après. D'abord des plaques, puis de plus en plus d'épaisseur sous les pieds, jusqu'à courir sur les itinéraires de ski. En théorie c'est priorité aux skieurs, mais tout ce que j'ai croisé comme skieur, c'est un tire-fesse. Au niveau sensation j'étais bien dans la montée, je tenais mon rythme, tranquillou. J'ai enfilé mes rope-grip en cours de route, juste ça. Cédric m'a repris là, sur la portion enneigée, et je l'ai plus jamais revu… Au fur et à mesure, on sortait du bois, puis on a eu cette vue magnifique du côté Nord sur les pre-Alpes et la Drôme, et enfin on a vu le sommet. C'était vraiment classe là-haut, d'ailleurs je me suis rendu compte que j'étais jamais monté au sommet en période blanche. Certains s'arrêtaient pour des selfies, c'est sûr, ça valait le coup.

Quand on connait le Ventoux, on sait que quand on voit le sommet…bah la grimpette est pas encore terminée! Au moins ce coup-ci on distinguait bien les coureurs sur neige, ça donne une bonne idée de ce qui reste à faire. Sur cette partie j'en ai doublé quelques-uns, je me sentais bien. Arrivés juste avant le sommet, une  organisatrice passait le message à tous les coureurs: "attention, devant il y a 4.5km de vent fort". Ok c'est noté, dès que ça brasse, j'enfile, kway, gants, tour de cou.

Effectivement, c'est arrivé d'un coup, au sommet… le blizzard ! Là j'ai pris 2 min pour enfiler mes vêtements et GO.  D'ailleurs dans la montée j'ai vu une coureuse en chaussures minimaliste… Moi en tous cas j'ai bien aimé cette partie plus "hard", la neige était bonne, j'avais une bonne accroche, un bon équipement, le vent fouettait et projetait de la neige dans les yeux, j'ai vu quelques flashs verts et rouges. Ça a pas duré longtemps. Puis la descente a démarré, on a rejoint le bois au point d'eau.

C'est là que mes difficultés ont commencé. J'ai vraiment un problème avec les descentes en sortie longue. Je cherche une explication, c'est peut-être mes soucis de lombaires ou les muscles concernés qui ne sont pas chauds. Donc j'ai pris mon rythme "plan-plan", et je me suis aidé des bâtons. Un mot sur les bâtons, j'ai emprunté les monobrins que Benoit m'a prêtés. Ils sont super légers, ils m'ont vraiment bien aidés et pas du tout gênés en courant. Si je les avais pas eus, je sais même pas si j'aurais fini le parcours. Et s'ils avaient été pliants, j'aurais eu peur de les péter en descente. Si je refais du long, je me rachète les mêmes.

J'ai rallié le 2ème ravito sans trop casser mon rythme. Là j'ai fait une bonne pause, environ 15mn. Je m'étais dit dès le départ que je le ferais. J'ai sorti mon tel et averti Gaëlle de mon heure d'arrivée probable. Après ça, la reprise a été un peu dure, et à partir de ce moment j'ai eu vraiment du mal à descendre et à relancer en haut des côtes. J'ai pas mal marché. On commençait à voir Bedoin se rapprocher entre les arbres, mais on continuait de faire les valons, en haut, en bas, en haut, en bas… Finalement c'est pas la partie la plus belle du parcours. A un moment on passe devant 2 grottes, c'est plus ou moins tout ce qu'il y a à voir. Après, la descente sur Bedoin est plus sympa. Dans cette partie je me suis fait rejoindre et dépasser par Renaud qui avait l'air bien plus frais que moi. J'en avais ras la casquette, j'ai dépassé quelques coureurs, et je me suis aussi fait dépasser.

A la fin, il y a un morceau de faux-plat descendant, j'ai repris un peu de jus. Puis il y a une dernière butte avant la ligne, que j'ai passée entouré de mes enfants. Emotion ! ils devaient m'attendre depuis longtemps les pauvres, j'avais pas été bon sur la prévision de l'heure d'arrivée. Voilà, j'ai mis 8h07, j'avais pas de repère mais j'espérais faire moins de 8h, peut-être 7h, donc je suis un peu déçu. Finalement je voulais surtout le finir, savoir ce que ça fait de courir plus de 40 bornes, et vu les conditions au sommet c'est pas si mal.

Maintenant qu'est-ce qu'il en reste ? Des courbatures mais pas trop, une douleur sous le pied, des images plein la tête, une belle aventure avec des copains, un peu de déception mais aussi de la fierté, une meilleure connaissance de moi-même, l'envie de progresser en descente et de planifier une prochaine course ! Peut-être la Luberonde.


A bientôt. JB

 

 

Le 48 km par Seb Climent:

 

Heureux d'être au départ après ma blessure à la cuisse et une reprise in extremis (il y a seulement quinze jours!) mais l'envie de bien faire est là comme toujours. Encadré par les guerriers de la Foulée, nous attaquons les 3 premiers kilomètres roulants dans les ocres somptueuses qui nous mènent sur un balcon où la pente s'élève de plus en plus. Je rattrape l'ami Stephou parti en éclaireur pour ne pas subir les a-coups des premières files d'attente, il revient tout juste de maladie et a décidé de faire une course sage. Puis on rentre dans le vif du sujet, l'allure est bonne quoique trop ralentie à mon goût par des coureurs qui marchent dans le single. La neige fait son apparition aux environs du 12ème kilomètre et ne nous quittera plus jusqu'au 32 ème km. Pour garantir un passage au sommet, Serge Jaulin et son équipe nous ont fait passer par la route et ses lacets heureusement fort enneigés. Ce n'était pas la partie la plus passionnante du parcours mais bon, on a eu droit à notre sommet. Je regarde ma montre au moment où j'entame la descente: cela fait un peu moins de 3 heures que je cours. Bon tempo, jusque-là tout va bien. Puis la tempête s'abat sur nous: un vent violent nous projetant tout au long de la crête sur la droite et tétanisant nos membres découverts, les cuisses et les mollets pour ceux qui comme moi avait fait le choix de porter un short. Sandra (Martin) a raison quand elle dit que je me suis bien gelé les couilles ! Malgré ces conditions dantesques, cette descente fut un pur kiffe pour la majorité d'entre nous, on s'enfonçait dans la neige jusqu'à mi-mollet, ce qui était nettement plus agréable et sécurisant que de courir dans les cailloux. Passage au ravito express puis on entame une descente technique dans un sous-bois où je double de nombreux coureurs sans doute encore engourdis par le froid. Puis arrive une mauvaise chute, je heurte au même endroit que quelqu'un devant moi une racine à peine visible à près de 15 km/h et je fais un salto avant mémorable pour finir sur le dos. J'en ai le souffle coupé, je repars immédiatement mais je sens que le retour vers Bedoin va être compliqué. La douleur ne cesse d'augmenter à chaque foulée et je ralentis sensiblement ma vitesse. Les coups de cul n'arrangent rien, vers le 38ème km je mets le clignotant à droite et laisse passer des vagues de coureurs (j'ai arrêté de les compter après le centième lol). Je ne parviens plus à dépasser les 8-9 km/h même dans des portions faciles et je baisse les bras peu à peu pour finir par ne plus courir du tout dans les derniers kms. J'essaie de voir le positif (je vais boucler cette course alors que je n'étais pas sûr il y a 2 semaines d'y participer !) et de profiter du paysage qui s'offre à nous. Je me retourne régulièrement pensant voir fondre sur moi Christian & co mais ces derniers sont partis beaucoup plus cool et ont atteint le sommet en 4h. Les spectateurs, intrigués, tâchaient de m'encourager, me poussaient par le bras mais c'en était trop, je voulais juste regagner l'arrivée en ménageant mon dos. 

Résultat des courses: je termine en 6h15. Steph, Christian et Eric, dont c'était la reprise après 3 semaines de grippe, finissaient une heure après. Cédric, dont c'était une première sur cette distance, terminera comme un boulet de canon juste derrière. Puis arrivent Renaud et JB, heureux eux aussi d'être aller au bout de leur première expérience trail en montagne au-delà des 40 kms. 

On se retrouvait à la cafeteria pour engloutir notre repas et partager nos impressions: tout le monde était ravi et en dehors d'Eric qui a fait également une jolie chute heureusement sans conséquences, personne ne s'est blessé, ce qui compte tenu du parcours glissant est un petit exploit. 

A très vite pour de nouvelles aventures (sans bobo cette fois) !

Le marathon des barjots 2017

Les barjots (à chaud) par Seb Climent:


Temps "idéal" (pluie, température glaciale, boue) pour la centaine de barjots inscrits en individuel. La FDS en comptait un, Christian, le seul madure à boucler le marathon sans coéquipier (et avec brio: 26ème place sur 130 coureurs environ).
Les équipes, elles, n'ont pas démérité. Je pense notamment à Josée ou Virginie qui ont réalisé à peu de choses près le même chrono (3h15 environ sur 23 km) pour regagner l'arrivée. Faut dire que leurs ...binômes respectifs, Hélène et Philippe, les ont parfaitement lançés (Philou 1h39' au semi avec plus de 400m de D+). Alexandre, équipier d'Anne-Marie, finira avec Josée main dans la main.
Alain "le roc" et moi-même finiront à une belle 5ème place au scratch, ce qui vu le niveau d'ensemble et la provenance des coureurs des 4 coins du sud, est une performance honorable. On attend les résultats pour faire le bilan mais si la 4ème place était dans nos cordes (nous mourrons à moins d'1 minute), le trio de tête était hors de portée. Rendez-vous compte les 3ème finissent à 12 mns devant nous!
Jean-Yves et Cédric se sont bien battus aussi, et compte tenu du nombre de bières sifflées par Cédric la veille au soir, c'est presque une exploit de terminer aussi frais (sans jeu de mots). D'ailleurs Cédric le reconnait volontiers, c'est plus les douleurs gastriques que les courbatures aux jambes qui l'ont gênées pendant la course...


Une excellente journée, à refaire en plus grand nombre et sous le soleil!

 

Trail Nocturne de Bonnieux 2017

Mon Trail Nocturne de Bonnieux par Phil Canivet:

Je pars pour le 12,5km, c'est parti, ça monte pendant 3km mais au 2ème km mon mollet droit me lâche, déchirure ou claquage?
 Je continue mais je souffre en montée, le mur au 5ème km, il est costaud, très costaud. Me voilà au 6 ème km une chute me fait ralentir (voir photo ci-dessus) mais la moitié est faite, c'est parti, je déroule et je m'éclate dans les descentes. Je retrouve Olivier Marais qui s'est trompé, on finit ensemble car il n'a plus de lumière.
23ème sur 189 et 7ème Master 1 sur 45.
Superbe organisation et magnifique parcours, merci !

 

Les 10 km de l'Isle 2017

Trail des Châteaux en Luberon 2017

Grand raid des Cathares 2017

Un immense BRAVO à Fabien Bourène pour être venu à bout des 174 km et des 7700 mètres de dénivelé positif en 41 heures et en 44 ème position ! Chapeau bas.

L'Endurance trail des Templiers 2017

Notre guerrier Tom Burdin vient d'accrocher une nouvelle course à son escarcelle. Et 100 km de plus réalisés en compétition en 17h33' avec 5288 mètres de D+ !

Ce qui le place en 387 ème position. 

A noter que son père, Jean-Jacques, boucle le parcours en 22 heures. Félicitations à tous les deux ! Tel père tel fils....


Trail Gap'en cimes 2017

Le 27 km, 1219 m D+, par Cédric Chabalier:  

Un peu du mal à finir, je visais 3h30 mais j'ai terminé en 3h43. Le premier mur était vraiment costaud, j'y a perdu beaucoup de temps et d'énergie. A partir des crêtes j'ai repris peu à peu le rythme. Arrivé au col de Gleize, malgré un mal de bide tenace, j'ai repris du poil de la bête surtout en voyant Philou et Thierry au ravito (merci les gars). Je me suis engagé dans la descente assez bien, malheureusement j'ai du m’arrêter au stand pour un arrêt technique... Malgré cela je suis revenu sur Jean-Baptiste et nous avons fait la fin de la descente ensemble. J'ai du lever le pied à 2 km de l'arrivée car les jambes ne suivaient plus, JB a continué à son rythme, j'ai fini 2min derrière lui. En tout cas les paysages étaient vraiment splendides !! 

 

Le 58 km, 3200 m D+, par Renaud Dumas:

Un grand week-end, avec une organisation impeccable (merci Alain Roques et aux membres de la Foulée des Sorgues).

Mon premier 58 km avec un départ à 6h30, des ascensions dures mais magnifiques, des paysages à couper le souffle (on a croisé tout au long du parcours des chevaux sauvages et des troupeaux de vaches en liberté) mais j'ai été contraint d’arrêter au 38 ème kilomètre car j'ai dépassé la barrière horaire de quelques secondes mais peu importe un vrai régal pour les yeux. Et encore bravo aux 8 finishers !

Alex ou le mal des montagnes
Alex ou le mal des montagnes

 

58,7 km (3200m D+ et non pas 1500m  !) par Axel Run

Pas préparé, inscrit une semaine avant l'épreuve (après avoir été torturé par un certain A... R....S), retrouvailles avec mon club de c..oeur (la Foulée des Sorgues), levé à 3h30 le dimanche (j'venais de m'endormir), départ de Superdévol... de je ne sais quoi dans la montagne avec un pu... de brouillard vers 6h30 qu'on voyait pas à 10 m (de toute façon il faisait nuit). 1ère montée, puis descente, puis montée, puis descente...j'vais vomir mais qu'est ce que c'e...st beau. Puis le soleil apparait, puis les marmottes chantent, puis j'ai mal partout mais je ne suis pas le seul. Qu'est ce que je fous là bordel ? Maman vient me chercher. Dernier ravito : je m'en fous, j'arrête ces conneries. Philippe et Thierry me racontent la messe : "Allez Alex c'est bientôt fini !" Dernière montée au col de Gleize, un mur qui n'en finissait pas. J'ai cru les tuer en redescendant (ils étaient déjà repartis). Et là des ailes m'ont poussé dans le dos pour redescendre vers Gap. Une délivrance ! Et là on est au 2ème jour et j'ai beau être matinal, EH BIEN J'AI MAL ! Bref ! Sport à la con ! Alex ou le mal des montagnes

 

Le 58 km (mon record) par Seb Climent

Pas de stress au départ, une immense joie d'être aux côtés de mes potes de la Foulée après deux ans d'absence. Départ groupé avec Christian & co et suite à un cafouillage au moment où la pente devient plus sévère et que Mr le vice-président cherche ses bâtons, je me retrouve seul et continue sur le même rythme. Vers le sommet du Rabout alors que le jour se lève, je rejoins Alex qui est à l'arrêt dans la descente. Le paysage est sublime. Je continue sur ma lancée et temporise dans la descente, périlleuse, qui nous mène au ravito où je retrouve nos deux acolytes Thierry et Phifou qui m'annoncent que Tom est juste devant en train de se soulager la vessie. Je profite de longues minutes aux côtés des membres du club venus nombreux nous encourager et m'engage à la suite de Tom qui va à sa voiture récupérer ses bâtons en compagnie de Virginie et me suggère de continuer sans lui. Ce que je fais après une courte hésitation et rentre droit dans le vif du sujet (900m D+ en 6 km).La pente devient de plus en plus raide et les jambes affreusement dures et je dois me rendre à l'évidence: elles sont beaucoup trop sollicitées sans l'usage des bâtons. Je crois avoir un peu plus loin une hallucination quand dans la brume se dévoile la silhouette de quelques chevaux en liberté. Le haut du col de Glèze et ses fameuses crêtes est un régal pour les yeux mais mes jambes me rappellent à l'ordre à chaque instant et je perçois déjà des débuts de crampes dans les quadris. Je suis forcé de baisser de régime jusqu'au 38 ème km et deuxième ravito où je commence à accuser le coup. Heureusement les collègues sont là pour nous remonter le moral et nous alléger d'un peu de poids (la lampe frontale, le coupe-vent lol). Et c'est à partir de là que les crampes ne me lâcheront plus jusqu'à l'arrivée, ischios, sous les pieds, deux mollets en même temps... La suite ne sera qu'une longue agonie, je me fais remonter dans les montées par une foule de coureurs mieux équipés et manifestement mieux préparés que moi et que dire des descentes où je marche continuellement et dois m'arrêter tous les 500m ! Je m'étonne finalement d'être repris par Tom qu'à 2 km de l'arrivée mais comme je l'apprendrais plus tard, il s'est arrêté au moins 1/4 d'heure au 2ème ravito. Félicitations aux guerriers, à Fred pour sa combativité et à tous les autres, je pense en particulier à Renaud et à Pierre qui ont dû mettre pied à terre (un comble !) au 38 ème mais qui avaient de la ressource pour finir. Ce n'est que partie remise !

Les aventuriers du bout de la Drôme 2017

La fine équipe
La fine équipe

 

126 km – 7000 m D+ 13 – 14 mai 2017 par Steph Gallo

L’idée est venue lors du repas de l’Assemblée Générale 2016 de la Foulée, Thierry voulait se lancer sur un Ultra. Il n’en fallait pas moins pour que quelques cinglés lui emboîtent le pas : Tom et son père Jean Jacques, Greg, Christian, Eric, Thierry et moi même ; Fred se décidant un mois avant !

Mais quel Ultra ???? Christian opte pour celui des Aventuriers du Bout de la Drôme à CREST (26).

Quel morceau !!! 126 km et 7000 m de D+ c’est déjà costaud mais avec les barrières horaires (BH) c’est quasiment mission impossible même si elles ont été « élargies ».

L’année dernière seulement 35 finishers !!!!

Y’a pas le choix, je vais devoir m’inscrire pour suivre les copains...

Après avoir bien tourné sur la Sainté Lyon, je fais quelques sorties en janvier mais rien de bien costaud et puis je commence tranquillement en février à reprendre l’entraînement. Je fais le Trail de Fontaine mais le résultat n’est pas fameux et je n’ai pas de bonnes sensations mais j’ai encore le temps…

La vrai prépa débute en mars, mois durant lequel je n’aurais jamais fait autant de km (200) et de D+ (10000). Pour certains cela n’est pas beaucoup mais pour moi c’est un record.

Je fais le 46 km du Ventoux où je tourne bien donc cela me rassure.

Je continue sur cette voie en avril même si j’en fait un peu moins. Il n’est pas évident de concilier le boulot, la famille et les travaux à la maison (putain de tas de terre lol). Je m’en sors en faisant quelques sorties de 3 heures avant le boulot et en enchaînant les montées du « raidard » de Fontaine de Vaucluse.

Finalement je ne m’en sors pas trop mal et par rapport à ma prépa du Pic St loup de 2015 j’aurais fait en plus 120 km et 8000 m D+. Cela n’est rien comparé à la prépa de Thierry mais je ne pouvais pas en faire plus. Du coté de la prépa je suis donc satisfait, c’est déjà ça et je ne me suis pas blessé ce qui n’était pas le cas avant le Pic.

Ce qui est génial sur ce type d’épreuve c’est également la prépa logistique, surtout quand nous sommes 8 inscrits !!! Un petit groupe de discussion sur FB et ça commence à partir dans tous les sens, à chambrer et à se poser 10000 questions sur le parcours, les BH, les ravitos…. Ajouter à cela un petit repas chez Fred une semaine avant avec la fine équipe où on apprend que Phil, le président, assurera notre suivi sur la course : le top !!!!

Nous voilà donc parti en convoi vers CREST sous un ciel menaçant : des orages sont annoncés le jour de la course.

On récupère nos dossards, petit tour en ville et resto avant de prendre position dans le gymnase pour se préparer et passer le début de la nuit. Ben oui le départ est à minuit comme la Sainté Lyon.

Petit point à préciser, il s’agit d’une course « intimiste » : 78 coureurs partants. De ce fait, c’est no stress et c’est ça qui est génial !!

On est quasiment seuls dans le gymnase pour se reposer et lorsque l’on dépose nos sacs pour la mi course dans la salle prévue à cet effet et ben il n’y a pas foule. Du coup, 10 mn avant le départ nous y sommes encore et l’organisateur vient nous voir pour savoir si on veut bien regagner la ligne de départ !!! Du jamais vu….

Et sur la ligne de départ, ça continue : la « masse » des coureurs tient sur 30-40 m2.

Franchement c’est à vivre : c’est particulier car on a pas l’impression que l’on part pour plus de 24 heures de course. Il est impossible de stresser et de ressentir la pression : c’est PARTI.

En raison des BH il m’est impossible de partir cool comme pour le Pic St loup, du coup on part tous sur un bon rythme en suivant Christian, on a pas le choix sinon ça ne passera pas. Je sais qu’il va en être de même sur quasiment toute la course et j’espère que le corps va tenir…

Premier et second ravitos : un peu d’avance et tout le monde est au rendez vous. Je ne m’attarde pas plus de 3-4 mn et décide de filer devant afin de prendre un peu d’avance.

Troisième ravito : 01H10 d’avance sur les BH et je quitte le ravito avec Christian, Thierry et Eric. Un gars au ravito nous dit qu’il ne faut pas tenir compte de cette avance… tu m’étonnes !!!! Je laisse filer les trois compères car je change la pile de ma frontale et continue ma route solo.

Quatrième ravito, 48 ème km, où je retrouve notre Philou qui me dit que Tom est devant (logique) et que je suis le second de la Foulée !!! Où sont passés les autres ??? Je ne profite pas de l’assistance de Philou : désolé je n’ai pas le temps  car les BH me rattrapent alors que je n’ai pas baissé de rythme…

Sur la route, coup de fil de Phil  : les 3 zozos se sont arrêtés boirent un café dans un bar et ne m’ont pas vu passer  !!?!! Ils sont sérieux ??? sacrés phénomènes.

Avant d’arriver à Saillans à la mi course je fais un bout de chemin avec Stéphane Filias, « rencontré » sur FB, qui a déjà fini le Challenge de la Drome en 2016 (l’ultra et le marathon le lendemain) ! Cette année, il s’est en plus tapé la Dungeon Race la veille afin de s’échauffer les cuissots. Super sympa le Steph, c’est une machine. Il me dit que je suis bien sur les BH et que je peux partir sur le 126. Ben oui, un peu après Saillans on peut bifurquer sur un 105 km si on est trop juste ou tenter la grande aventure. Un pote à Steph me dira aussi que je peux partir sur le 126 km…..

Arrivée à Saillans, mi course, pas trop entamé, le moral est toujours au beau fixe, pas de bobos hormis les cuissots qui ont déjà bien bossé. Je change chaussures, chaussettes et tee shirt vite fait et mange le tupperware de pâtes que je mettais préparé. 25 mn chrono et je m’apprête à repartir lorsque Christian, Fred et Thierry arrivent tout sourire. Ils pètent la forme. « Allez les gars dépêchez vous!! ».

Je repars donc sur le parcours du 126 km en espérant que ça passe….

Je double une féminine ; il s’avère que l’on ne se quittera plus jusqu’à l’arrivée et qu’il s’agit de Kaz Williams, une galloise, et poursuis ma route jusqu’à la « ferme de gauze », km 81, en pleine pampa. Stéphane, Kaz et 3 ou 4 autres coureurs me passent devant et je m’accroche. Nous arrivons à la ferme pile poil à la BH !!!!! On se ravitaille et l’orga nous apprend que :

– 3 gars arrivent derrière nous et qu’ils devraient être les derniers à passer !!! Dans ma tête pas de doutes, il s’agit de Christian, Eric et Thierry, c’est obligé, je croise les doigts….. (il s’avère que ce n’est pas le cas malheureusement)

– Kaz est la dernière féminine en course sur 3 partantes. Si elle finit elle sera 1ère féminine !!!

Direction, Les trois Becs maintenant. Il m’est impossible de décrire en quelques mots le paysage une fois là haut, c’est magnifique, on se croirait sur le toit du monde. Une vue à 360°. Putain, c’est pour ça que l’on fait ce sport, pour avoir une telle vue et se sentir bien là haut. Le kifff !!!! Mais je n’ai pas le temps de m’attarder et direction « la chaudière » toujours en compagnie de Stéphane et Kaz où nous attend la fameuse montée de Picourère.

J’arrive à ce ravito bien entamé physiquement et Philou me prend en vidéo et la diffuse sur FB. Amélie, ma femme, croit que je suis KO et pense que je dois arrêter. C’est vrai que j’ai 95 bornes dans les pattes, presque 20 heures de course quasi au taquet mais dans la tête je suis bien, serein, gonflé à bloc, je profite et prend mon pied. J’ai une tête de déterré mais je crois que les traileurs qui m’entourent doivent avoir la même gueule !

Merci Thierry et Phil d’être venu sur ce ravito, ça remotive également et je me sens moins seul du coup.

Ben oui, Christian, Thierry et Eric ont été arrêtés par les BH à la ferme de Gauze malheureusement. Fred s’est arrêté à Saillans ; Greg et Jean Jacques ont bifurqué sur le 105 km. Il ne reste que Tom, la machine, et moi même sur le 126. Va falloir que je fasse honneur lol.

J’attaque avec Stéphane, un Suisse, Kaz et un autre traileur une sacré montée dans la forêt pour atteindre Picourière. Mon dieu que c’est long et que ça grimpe, c’est interminable et ça use…

Récompense : le pas de Picourière que j’ai pu voir sur internet et qui reste un moment magique. J’ai réalisé ce passage en mode « escalade » de paroi sans regarder le vide car j’ai le vertige. Mais quelle vue de la haut avec un descente super sympa mais cassante dans des marches de pierres. Stéphane et les deux autres traileurs accélèrent, je ne les reverrai plus et je reste avec Kaz.

Sur la portion plate suivante nous trottinons, ou plutôt clopinons tant bien que mal. Je ressens une douleur sur le coup de pied gauche depuis de nombreux kms, tendinites, problème de chaussures ?? du coup l’allure se réduit.

La nuit arrive et avec elle le brouillard, l’orage gronde pas si loin que ça, la forêt est sinistre et sombre. Kaz me demande si je peux rester avec elle car elle n’est pas rassurée. J’accepte de bon cœur car je n’ai pas envie de me pommer avec la fatigue et de toute façon je ne peux pas accélérer. Sur ce type d’épreuve, la nuit en fin de course il vaut mieux être deux de toute façon.

On attaque en descente une combe recouverte de feuilles qui dissimulent branches et cailloux. Elle doit nous conduire au 103 ème km. Et là BOUM l’orage nous tombe dessus pendant 20 mn, un vrai déluge !!! Un coureur nous rattrape et décide de finir avec nous, pas de soucis. Je ne regarde plus ma montre et j’avance, un pied devant l’autre en essayant de forcer le rythme en boitant, clopinant,….

103 ème km, ravito de l’auberge des Dauphins : 15 mn avant la BH. A notre arrivée, 3 coureurs quittent ce ravito et reprennent la route. Michel, un bénévole, nous indique que nous sommes les derniers concurrents encore en lice et qu’il va nous servir de serre file jusqu’à l’arrivée !!! Michel nous demande de ne pas baisser le rythme.

S’ensuit 23 km en sa compagnie durant lesquels il nous encourage, nous félicite et ferme la marche. Il s’agit d’une de mes belles rencontres durant cet Ultra !! Merci milles fois Michel de nous avoir conduit au bout et bon courage pour ton « Échappée Belle » en août !!

Kaz, l’autre traileur et moi même prenons à tour de rôle les relais en tête et avançons mètres après mètres, kms après kms.

Dans les montées, le sommeil me gagne et j’ai des hallucinations : je vois un gosse, une balancelle, des jouets et plein d’autres objets alors qu’il s’agit de branches, d’arbres, de cailloux ! C’est spécial comme sensation, d’autant plus que tu sais qu’il s’agit d’hallucinations mais que tu les « vois » quand même et que tu penses que c’est vrai !!

A une centaine de mètres de l’arrivée à Crest, on demande à Kaz de filer et de profiter pleinement de sa 1ère place. Et elle trottine tranquillement pour franchir la ligne d’arrivée comme si elle n’avait pas 126 bornes dans les poches !!!

Nous sommes donc deux maintenant à finir cet ultra, on ne peut plus courir et nous finissons en marchant, boitant. Phil et Greg m’accueillent : merci !!!!! Le gars étant plus « frais » que moi, je le laisse passer et je franchis la ligne d’arrivée et 26h51 à la 34ème et ultime place de cet Ultra très exigeant !!!!

Avant chaque course je me donne comme objectif de finir ; mais de ne pas finir en dernière position. Et bien sur cet Ultra, j’éprouve de la fierté d’avoir fini dernier, oui DERNIER. Je prends même cette place comme un honneur pour moi sur une telle épreuve. C’est un sentiment bizarre, difficilement explicable et ça me file la banane….

Comme m’a dit Mathieu : « en ultra, il n’y a jamais de dernier… juste des finishers ». Je vais en faire ma devise Mathieu si cela ne te dérange pas ?

Comme sur le Pic St loup, je n’ai jamais eu de coups de moins bien mental sur cet ultra. J’ai toujours eu des pensées positives, jamais l’envie d’abandonner ou de m’arrêter. J’ai profité de chaque minute, de chaque rencontre, de chaque point de vue… J’ai pris mon pied. Ma tête pouvait encore continuer !

Je préfère définitivement les Ultras aux courtes distances. Sur une course jusqu’à 40 bornes, je suis trop à fond physiquement; du coup par moment j’en ai marre et pense à m’arrêter pour souffler. Des pensées négatives arrivent et je me bats avec ma tête. Sur un Ultra je n’ai jamais eu cette sensation.

Merci aux bénévoles (balisages, ravitaillements, encouragements,…) avec une mention spécial à MONSIEUR MICHEL, aux deux jeunes sur le ravito du centre équestre et la bénévole qui m’a servi la soupe à l’arrivée et qui m’a attendu avant de fermer la salle. Désolé je ne pouvais pas faire plus vite   et dire qu’ils remettaient cela le lendemain !!

Merci aux organisateurs pour ce beau parcours, cette organisation sans faille et pour m’avoir permis de finir cette course avec « quelques » minutes de retard. Il est vrai que les BH étaient serrées mais je les ai passé, donc cela me convient.

Je vais garder encore longtemps pleins d’images en tête, de souvenirs de paysages, de passages de rivières, de belles rencontres.

Hormis une douleur sur le coup de pied qui va finir par partir, je n’ai pas de bobos, j’ai marché le jour même pas comme après le Pic.

J’ai une pensée pour les amis de La Foulée qui n’ont pas pu aller au bout, la prochaine fois ça va le faire, y’a pas de raisons avec vos prépa de malades mentales.

Félicitations à Jacques Jacques et à Greg pour le 105 ; quand tu seras à Graveson et que tu t’entraîneras vraiment tu vas tout déchirer Greg.

Respect à Tom qui a envoyé du lourd comme d’habitude alors qu’il s’agissait d’une course de prépa pour un 230 bornes ou un truc de malade comme ça  !!!!! J’espère que le « caddie » de course que tu avais pour les ravitaillements t’a servi lol

Mention spécial à Philippe qui était présent sur les ravitos en assistance et qui a réalisé le suivi live sur FB. Désolé mais en raison des BH je n’ai pas pu profiter des tes massages et de tes pâtes. Merci de ta présence réconfortante.

Merci également à Stéphane Filias pour les conseils d’avant course sur le parcours et pour m’avoir imposé le rythme nécessaire à partir de la mi course pour que je sois dans les temps !

Bravo à Kaz Williams pour sa 1ère place, sacré perf, et merci d’avoir fait un bout de route avec moi.

Dédicace aux Fondus du Vaucluse (Phil, Chris, Steph et Agnès).

 

Vivement 2018 que l’on se fasse un nouvel ULTRA, à peine franchi la ligne d’arrivée j’y pensais déjà et ça me manque…

Trail du Pic St Loup 2016

Toujours le sourire ces deux-là !
Toujours le sourire ces deux-là !

 

De la marche Nordique au 120km, par Phil Canivet 

Nous étions 29 dont 27 participants:

Le samedi s'est déroulé sous un soleil de plomb...
Pour les Piou-Piou 1km: Zoé Roques, Emelyne Pélissou et Tom Canivet. Bonne ambiance et une médaille à chacun.
Pour la Marche Nordique 12km: Gilles Pélissou, Sylvie Roman, David et Isabelle Williamson.
La Cécilienne 12km Féminine: Hélène Magnan, Céline Montfort et Virginie Canivet. (Forfait de Josée pour blessure).
Le Dimanche Matin, le temps a changé, il fait gris avec du vent, ce n’est pas grave bien au contraire.
Le Tour du Pic St Loup 18km: Michel Holder, Alain Roques, Michelle Pélissou, Christophe Parayre, Jean-François et Bernadette Auclair, Frédéric Raynard, Alain Roman, Michel Feugas, Olivier Léonard et son fils.
Environ 1000 participants, je n’ai pas beaucoup d’informations mais la montée et la descente, dur-dur. A noter la première participation du fils d’Olivier Léonard et 1ère place en cadet. Félicitations.
Le Marathon de L’Hortus 44km: Eric Bertetto, Thierry Jouffret, Alain Paternoga, Philippe Canivet; En relais Sylvie Jullian et Jean Zapata.
Nous sommes 5 au départ, je pars avec Eric et Thierry en pensant les amener pour faire un Podium mais c’est eux qui ont mené la course. La première partie est plus roulante malgré les 3 montées, nous avons un bon rythme voire même au dessus. Arrivée au 22 km (point du relais, où Jean attend Sylvie et nous a encouragé sur la première partie).
Le plus dur reste à venir avec la montée et la DESCENTE de l'Hortus (par une cheminée où il manquait une corde pour la sécurité), puis une descente dans des éboulis, attention aux chevilles!!!
Nous voilà au 32km, dernier ravitaillement, où je dis à ma femme que je suis mort avec pour couronner le tout des crampes d’estomac et une envie d’aller au toilette. Je dis à mes deux confrères que je vais quitter le sentier pour me soulager.
ça m’a pris 8 minutes, inutile de vous dire que je n’ai jamais réussi à les rejoindre et en plus la descente du Pic St Loup était horrible.
J’arriverai avec 16’ après Eric et Thierry qui finalement termineront 4 et 5ème Master 2 de leur catégorie. 
Un Trail difficile sur la deuxième partie, je n’ai pas aimé (limite randonnée), mes jambes ont souffert. Quand à Alain Paternoga, il prendra la pluie sur la descente du Pic St Loup, je ne l’ai pas eu au téléphone.
Un super week-end, une bonne ambiance, beaucoup de personnes qui ne se connaissaient pas au départ et qui ont pu nouer des liens.

Marseille Cassis 2016

Avant...

Après...

Les garçons de la plage
Les garçons de la plage

Le Trail du Ventoux 2016

 

46 km, 2650 m D+ par Axel Run

Alors voilà ! - de 6h sur le Trail du Ventoux. Franchement, ça fait trop plaisir ! Mon secret ?
Perdez 5 kg en 3 mois et vous verrez, vous volerez dans les montées. Comment ? No comment !

La Saintélyon 2016

Un bon couscous et c'est parti !
Un bon couscous et c'est parti !
Ma SaintéLyon (72 km, 1730m D+) par Phil Canivet :

Heureux de partir avec mes 4 membres de Lafoulée Des Sorgues direction Lyon pour récupérer les dossards. Ça chambre dans la voiture, nous récupérons les dossards, un petit tour rapide aux différents stands, une photo pour immortaliser notre aventure.On prend le train pour St Etienne, Steph et Greg mangent dans le hall quant à nous c'est resto avec un bon couscous.

Arrivée dans le Hall ou j'ai l'impression de voir des SDF. Ça y est on est sur la ligne de départ dans le 2ème sas. Nous partons à 5´au km, Greg nous lache et Tom reste devant. Nous rentrons dans le bois et nous doublons toujours des personnes qui n'ont rien à faire dans le premier sas. Au 13ème km nous nous retournons pour voir le serpent lumineux, magnifique. Au 15ème km dans la descente ma cheville droite se dérobe, je passe prêt de la correction, je sens qu'il y a quand même quelque chose mais je continue. Premier ravito 1h40' on est dans les temps, tout va bien avec Stephane Gallo et Eric Bertetto.

On continue à monter et descendre dans la boue, au 22ème km je suis contraint à me vidanger dans le pré, une belle bouse!!!Je mets 20' à revenir sur mes deux compères mais j'ai le ventre qui vrille et ma motivation en prend un coup. Au 2ème ravito 30km, je leur dis que je n'ai plus de motivation et que je n'arrive à rien manger en plus mon genou me fait mal.Du 30 au 40 c'est la descente aux enfers, on se prend un montée à plus de 10% sur 750m, je m'arrête souvent et j'ai l'impression que je vais y rester, froid, tension basse, moral dans les chaussettes.La descente est technique et très boueuse.

J'arrive à St Genou, coïncidence mon genou est très douloureux à chaque appui dans les descentes je souffre. Je décide d'abandonner.Je rejoins la tente pour les abandons, nous sommes une soixantaine. Après une heure je rejoins Soucieux pour prendre la navette direction Lyon. Je récupère mon sac et après une bonne douche, je rejoins Thomas qui a abandonné aussi trop fatigué de la semaine qui vient de passer. Une bonne gaufre au Nutella et Caramel beurre salé nous fait le plus grand bien. Steph arrive en 8h28’, Eric en 8h40' et Grégory Perrot en 9h32’.

Voilà c'est décidé, j'arrête les longues distances. Je suis cuit, merci à vous tous pour vos encouragements et messages de soutiens.

Je vous aime.

Andorra ultra trail 2015

Tom le guerrier
Tom le guerrier

 

170 km, 13500m D+ par Tom Burdin

Photo prise à 2km de l'arrivée ! Je prends conscience en voyant le village et les gens qui applaudissent que je vais vraiment passer la ligne, que cette épreuve a une fin.... Délivrance !!!!! Je lâche tout.... ÉmotionS !
Merci à toutes et tous pour votre soutien !

 

 

Le Marathon de Rome 2016

La pause devant le Colisée
La pause devant le Colisée


Les 100km de Millau 2015

Au départ...

13 heures plus tard...

Toujours le smile, même avec un genou en vrac !
Toujours le smile, même avec un genou en vrac !

Le trail du Cousson 2015

 

12 km, 32 km et 44 km par Seb Climent

Outre le parcours, magnifique, ce trail à Digne les Bains est une réussite totale, tant d'un point de vue logistique (hôtel à moins de 500m du départ, soirée concert etc.) que sportif.

Nous étions une bonne vingtaine répartis sur les trois parcours (à noter la présence d'un seul partant sur le long, notre guerrier Vincent Odonetto qui finira dans le top 20 d'une course très relevée. Vu sa forme du moment, il aurait largement pu prétendre à un top 5 sur le 30 km et je sais de quoi je parle ! J'étais sur le 30 et je finis 12ème alors qu'à l'entrainement, quelques jours plus tôt, il m'était impossible de suivre sa cadence infernale dans le Ventoux et ne cessait de courir dans les portions les plus raides là où j'avais du mal à marcher !

Christian et Eric finissent comme à leur habitude à un bon tempo derrière et frais comme des gardons.  Cédric un poil plus loin mais comme il le dit lui-même "je pars trop prudemment et gère mon effort en en gardant le plus possible en vue du final. J'en garde peut-être un peu trop d'ailleurs mais de toute façon je n'aime pas finir complètement HS !".

Sur le parcours, dans la réserve géologique de Haute Provence qui domine la ville de Digne, nous avons eu l'immense plaisir de doubler certains membres de la Foulée qui faisaient le Solidaritrail et qui nous ont encouragé comme des dératés !

Tout le monde s'est bien régalé, les conditions printanières étant exceptionnelles pour la saison.

Une chose est sûre: nous reviendrons et nous essaierons le long cette fois !

 

 


Le festival des Templiers 2014